Les populations du Sud pourront désormais aspirer à une meilleure qualité de vie, un développement social et une prospérité effective à la faveur des mesures annoncées au Conseil des ministres tenu hier. Il s’agit, outre du nouveau découpage administratif de l’amélioration des conditions de scolarité, le renforcement de la couverture de santé publique, l’intensification de la réponse à la demande de logement, par l’appui à l’autoconstruction de logements sociaux et ruraux et l’extension des réseaux routiers, autoroutiers et ferroviaires.
Dans ce cadre, des wilayas déléguées, aux moyens renforcés et aux compétences élargies, seront créés durant le semestre en cours, à travers les wilayas du Sud en vue de rapprocher le service public des administrés.
Cette préoccupation a été au cœur des débats du Conseil des ministres consacré hier mardi au développement local dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux. Ambitieux, le programme de développement annoncé au terme de ce conseil qui se veut une réponse au constat partagé et préoccupant du Grand Sud ignoré et méconnu jusque là. Vouloir relancer de gros projets créateurs de croissance et d’emploi comme celui de l’exploitation de l’immense gisement de fer de Gara Djebilet témoigne de la volonté des pouvoirs publics à instaurer un développement durable susceptible d’avoir une incidence significative sur la vie quotidienne des populations locales. Une fois mis en exploitation, il est prévu l’extraction de 20 millions de tonnes par an de minerai à partir de ce site pour produire 10 millions de tonnes de fer, dont la moitié sera consacrée au marché local.
Ce mégaprojet permettrait la création de pas moins de 15 000 postes de travail, selon des estimations. Les wilayas du Sud bénéficieront également à la faveur de cette prise de conscience d’un appui au développement et à la diversification de leur potentiel économique pour une augmentation significative de l’offre d’emploi locale. On apprend également que d’importants projets communaux de développement ainsi que d’extension des réseaux routiers, autoroutiers et ferroviaires seront lancés. Ces efforts visent à améliorer les conditions de scolarité, développer la formation des enseignants localement, le renforcement de la couverture de santé publique et l’intensification de la réponse à la demande de logement par l’appui à l’auto-construction de logements sociaux et ruraux. Les capacités de formation professionnelle seront elles aussi renforcées et adaptées aux besoins spécifiques de l’économie locale, notamment dans les secteurs des hydrocarbures, des mines et du tourisme. Il a été également retenu qu’outre les encouragements aux investissements privés nationaux et étrangers en partenariat dans le domaine industriel, les wilayas du Sud verront la réalisation d’un grand nombre de zones industrielles et d’activités et la modernisation d’unités industrielles publiques. Il est aussi question de la construction de raffineries d’hydrocarbures, ainsi que l’intensification de l’exploitation des carrières. Dans le domaine agricole, un million d’hectares sera mis en valeur à travers les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux, accompagné d’un renforcement de l’irrigation agricole et d’un intérêt particulier pour le développement des concessions agricoles au profit des jeunes. Les populations du Sud n’ont pas manqué ces dernières années d’exprimer, spontanément ou de manière plus organisée, des demandes à caractère économique, social et, plus récemment environnemental. Si le gouvernement a réussi jusqu’ici à gérer ce mouvement social, en ébullition constante, avec le moins de dérapage il n’a toutefois pas répondu à toutes les revendications formulées par ces populations.
Mais, le souci sécuritaire a contraint les autorités à se tourner résolument vers le Sud pour lui permettre de rattraper quelque peu son retard et éviter à cette région qui apporte 69,4% des recettes de l’État et 98,6% des rentrées en devises une fracture sociale difficile à maîtriser. Autant de raisons qui font de l’option sud une nécessité stratégique pour le pays et d’où les programmes presque prétentieux annoncé par le chef de l’Etat.
Assia Boucetta