De fortes perturbations à l’aéroport d’Alger

De fortes perturbations à l’aéroport d’Alger

Cette semaine a été longue pour la compagnie aérienne Aigle Azur. Alors qu’elle s’était déclarée en cessation de paiement, celle-ci a dû passer ces derniers jours à envisager toutes sortes de possibilités juridiques afin de se sortir de ce pétrin. Au final, elle a pu obtenir l’aval d’un juge pour un redressement judiciaire, dans l’optique de poursuivre l’exploitation normale de ses vols. Cela dit, ces derniers ont cessé, hier soir. A vrai dire, le dernier vol avait été programmé pour les environs de 20h30. Après quoi, tout a été annulé. D’un autre côté, la compagnie aérienne n’est pas la seule à avoir été éprouvée.

Les passagers qui ont choisi Aigle Azur comme moyen de déplacement, ont également vécu leur lot de tourments. Après l’histoire des 200 passagers du vol Alger-Toulouse bloqués, il y a 4 jours de cela, à l’aéroport d’Alger, pendant 48h, d’autres ont, à leur tour, souffert des déboires de la compagnie. Billets d’avion avec OK en mains, ils ont, malgré tout, subi des retards records, à cause d’une mauvaise gestion de la part de la société qui a maladroitement tenté de liquider environ 50 vols jusqu’au dernier, en ce jour sans lendemain.

Pendant que des actionnaires tous azimuts se faisaient la guerre, au niveau de l’administration pour reprendre le flambeau de la compagnie déchue, les passagers, eux, ont bien senti le temps passer. Aigle Azur, selon des passagers las d’attendre, n’a pas su gérer le déroulement des derniers vols dont 14 internationaux et 14 nationaux, au niveau de l’aéroport d’Alger.

«Je me rappelle de passagers, dont des femmes et des enfants, exténués par une attente à cause d’un retard de 12 heures», nous affirment trois voyageurs d’Aigle Azur qui, eux-mêmes, appréhendent un éventuel retard pour leur vol, avant d’ajouter : «On nous a même parlé de personnes dont le vol a été reporté de trois jours. Ces derniers n’en pouvaient tellement plus qu’ils ont été hébergés à l’hôtel de l’aéroport, en attendant d’embarquer.»

Selon des sources sûres, d’autres voyageurs à destination de Paris et de Marseille se sont retrouvés bloqués au niveau de l’aéroport de Béjaïa, sans explication de la part des employés de la compagnie. Ils ont, donc, fait le chemin jusqu’à la capitale, tentant leur chance au niveau de l’aéroport d’Alger, où, aux dernières nouvelles, ils ont trouvé un vol, sans en connaître l’horaire exact, vu les maints retards des précédents vols.

«J’ai l’habitude de faire la navette entre Lyon et Alger», nous raconte un jeune salarié d’une entreprise française. «Mes déplacements ont toujours été pris en charge par la société dans laquelle je travaille. Je ne suis pas du genre à me plaindre. En cas de retard, j’ai toujours perçu des compensations de la part de la compagnie; cela ne me posait donc aucun problème. Cependant, je regrette, aujourd’hui, d’avoir répondu ‘‘Aigle Azur’’ lorsque la société dans laquelle je travaille m’avait demandé avec quelle compagnie je préférais voyager. Mais bon, ce genre d’évènements reste imprévisible.» Pour le moment, la compagnie aérienne Aigle Azur dépend d’un administrateur judiciaire dont le rôle est de désigner un potentiel repreneur de la société, afin que celle-ci, si les bonnes conditions sont réunies, puisse renaître de ses cendres. L’affaire reste à suivre.

Ghazi Boucharef