Les faux médicaments circulent librement en Algérie. Si un nombre réduit transite via notamment les frontières de l’Est, en cabas, comme l’insuline et le Viagra, les entrées les plus importantes se font de manière légale par le biais d’importateurs réglementés.
Ce sont des médicaments contenant des composants corrects, mais sous-dosés, des produits ayant des composants incorrects et des produits sans principe actif. Pour preuve, les saisies des Douanes concernant les médicaments contrefaits augmentent d’année en année. Ainsi, récemment, des médicaments contrefaits auraient été importés en Algérie mais ont été saisis par les services des Douanes algériennes qui ont aussitôt informé le ministère de la Santé.
Un phénomène que tous les professionnels de la santé et de l’industrie pharmaceutique dénoncent en exigeant un cahier des charges strict pour mettre fin à l’importation de pseudo médicaments.
De leur côté, les laboratoires Lad-Pharma, spécialisés dans les analyses biomédicales, ont alerté les autorités sanitaires sur la mise sur le marché des médicaments pour diabétiques non conformes. Les différents syndicats, comme le Syndicat algérien de l’industrie pharmaceutique (Saip) et l’Union des opérateurs en pharmacie (Unop), alertent de manière permanente des dépassements enregistrés et disent qu’il faudrait assainir le secteur.
D’ailleurs, le président du Saip, le Dr Abdelkrim Djebbar, avait déclaré récemment «qu’afin de mettre un terme à l’importation de faux médicaments en Algérie, nous proposons une concertation entre les différents ministères concernés et l’élaboration d’un cahier des charges d’importation de ces produits». Il donne l’exemple d’une pommade vendue sur le marché, fabriquée avec de la cire d’abeille et de l’huile de sésame destinée à la guérison de l’ulcère du pied diabétique. Généralement, les faux médicaments sont présentés comme des pommades, des crèmes, des huiles essentielles et même des tisanes utilisées surtout comme diurétiques pour aider à perdre du poids.
Il y a aussi les coupe-faim ou les amphétaminiques, interdits depuis de nombreuses années en raison de nombreux effets secondaires, tels les états dépressifs et les troubles psychiatriques graves et de complications cardiovasculaires, pulmonaires. Sans oublier les médicaments ou des préparations à base de plantes. La palme d’or pour les faux médicaments est décernée depuis quelques années déjà à la pilule du bonheur ou le Viagra bien que cette marque soit protégée par des brevets, car il n’y a que trois fabricants autorisés à produire et à vendre ce genre de médicament. Son commerce est très juteux.
Ilhem Tir