C’est une affaire assez originale que les gendarmes enquêteurs de Benzerga ont diligentée suite à une enquête de plusieurs mois. Il s’agit de faux et usage de faux, usurpation d’identité et falsification de cachets officiels, où le principal accusé, 60 ans, a bénéficié de l’aide de sa fille et de son époux. Les mis en cause ont escroqué plusieurs centaines de lycéens en utilisant le nom d’une école privée appartenant à un membre de leur famille, le nommé S. A., 33 ans. Voici les détails de l’affaire.
Les gendarmes de Benzerga ont mis fin aux méfaits d’un grand escroc, le nommé B. M., 60 ans, et natif de Dar El-Beïda, qui a promis des formations accélérées pour des centaines de jeunes lycéens, tout en empochant des centaines de millions sans donner suite à leurs doléances.
En effet, la Brigade territoriale de la Gendarmerie nationale de Benzerga a démantelé, il y a quelques jours seulement, une dangereuse bande composée de trois escrocs, les nommés B. M., 60 ans, sa fille B. A., 24 ans, et son époux, B. H, 28 ans, tous d’une même famille, dans le cadre d’une vaste affaire de falsification de cachets officiels et de diplômes, usurpation d’identité et création d’une bande de malfaiteurs ciblant le gérant d’une école privée qui n’est autre qu’un membre de la famille. Une enquête a été diligentée à partir d’une plainte déposée, au mois de février dernier, par la victime S. A., directeur de ladite école privée sise à Dar El- Beïda.
Ce dernier a déclaré aux gendarmes enquêteurs qu’il avait quitté le territoire national en direction de la Tunisie dans le cadre de son travail laissant derrière lui tous les documents officiels de sa société au profit de son oncle, le nommé B. M.
De retour au pays, le 4 mai dernier, le propriétaire de cette école privée a été surpris par la publication dans les titres de journaux d’une offre d’appel sous le nom de son école de formation. En voyant cela, le gérant a vite compris que son oncle serait derrière la publication de l’appel d’offres national et international.
Effectivement, les doutes du gérant sur son oncle étaient justes, puisque B. M. (son oncle) a utilisé le registre de commerce de l’école privée tout en falsifiant le cachet officiel pour arriver à ses fins.
Profitant du séjour de sa victime en Tunisie, B. M. l’oncle a saisi l’opportunité en rentabilisant plusieurs grosses sommes d’argent réalisées sous le nom de l’école tout en falsifiant l’ensemble des documents et cachets. Partant de ces renseignements, les gendarmes de Benzerga ont ouvert une enquête afin de faire tomber le réseau.
Les investigations menées par les gendarmes ont révélé que B. M. (le principal présumé accusateur) est un repris de justice, dont plusieurs mandats d’arrêt ont été prononcés à son encontre dans le cadre de nombreuses affaires similaires.
Sur ce plan, les gendarmes de Benzerga ont tendu une souricière au présumé faussaire, après plusieurs jours de surveillance de ce dernier. 225 faux diplômes découverts B. M. a été arrêté à Dar El- Beïda et conduit au siège de la brigade pour passer aux aveux.
En parallèle, une autre équipe de la Gendarmerie avait procédé à la perquisition du domicile du présumé, laquelle s’est soldée par la découverte de plusieurs accusés de recettes de cotisations des stagiaires ayant bénéficié d’une formation à l’école privée, ainsi que de cachets officiels falsifiés et de faux certificats de stage. Aussi, l’enquête des gendarmes a permis de dévoiler les techniques utilisées par B. M.
Ce dernier a publié dans certains quotidiens de presse plusieurs annonces de formation au profit des jeunes lycéens, faisant croire aux candidats que l’école privée est en mesure d’assurer des formations de technicien supérieur en irrigation, agent de sécurité, technicien supérieur dans les travaux publics et technicien supérieur dans l’hôtellerie.
Chaque candidat qui s’est présenté à l’école a été sommé par B. M. de payer une cotisation allant de 10 000 DA à 35 000 DA contre une formation accélérée de 10 jours leur assurant qu’après cette formation, ils allaient bénéficier d’un diplôme agréé par l’Etat.
Partant de cette grosse arnaque, B. M. a pu empocher plusieurs centaines de millions avec l’aide de sa fille et de son mari. Les sommes colossales récoltées par les trois présumés escrocs ont été envoyées sous le compte CCP de l’époux de la fille de B. M. Pis, lors de l’enquête les gendarmes ont découvert 225 diplômes falsifiés portant les noms des candidats qui se sont présentés à l’école pour bénéficier d’un encadrement et d’une formation dans les différents domaines.
Poursuivant leurs investigations, les gendarmes ont procédé à l’arrestation de la fille de B. M. et de son époux impliqués dans cette grosse affaire d’arnaque. Les mis en cause ont été présentés devant le procureur de la République au tribunal d’El-Harrach, les deux présumés B. M. et B. A. ont été placés sous mandat de dépôt, tandis que la fille a été placée sous contrôle judiciaire.
Sofiane Abi