Cela peu paraître banal pour certaines personnes et irresponsables pour d’autres, mais pour ceux qui considèrent les choses à leur juste titre, le constat qu’on établira aujourd’hui sur la situation du football algérien (national) n’a rien d’encourageant.
Encore pis, tout va vers la détérioration que cela concerne le niveau de jeu, la conformité des infrastructures sportives, mais surtout la violence et les comportements parasites qui ne cessent de prendre malheureusement de l’ampleur au dépend d’une jeunesse perdue qui respire le football, mais qui vit très mal sa patient sur le terrain et dans les gradins. Au fil des saisons et des championnats soi-disant « professionnel », le constat fait par les observateurs est toujours aussi négatif et décevant pour ne pas dire dramatique. C’est le cas de le dire en ce qui concerne le championnat de Ligue 1 Mobilis qui a abordé, il y a deux semaines déjà, sa sixième année sous l’ère du professionnalisme sans pour autant porter son nom. Pour ne pas remonter aux premières années de cette expérience le moins qu’on puisse qualifié est ratée, on fera juste le tour d’horizon et le constat d’une année seulement, plus exactement depuis la mort tragique de l’attaquant camerounais Albert Ebossé, décédé le 23 août 2014 à Tizi Ouzou en marge du match JSK-USMA lors de la toute première journée du championnat de Ligue 1 Mobilis. Après un an passé, la famille Ebossé attend toujours que l’on vienne lui expliquer pourquoi on a écourté la vie de leur fils sans pour autant donner une version officielle qui tient la route et qui console les membres de sa famille. Un acte barbare resté impuni jusqu’à ce jour, puisque les responsabilités se sont diluées au fil du temps pour s’évanouir dans le marasme l’oubli. Et pourtant, les pouvoirs publics (la FAF, le MJS, la DGSN et le ministère de la Justice) avaient promis de faire toute la lumière sur ce drame, dont la JSK ne s’est toujours pas remise. Malheureusement, on a rapidement conclu à l’acte involontaire étouffant dans l’œuf une enquête qui aurait pu révéler des négligences à tous les niveaux. Une enquête bafouée, donnant du grain à moudre aux adeptes de la théorie du complot. La Kabylie, qui se souvient toujours de son attaquant camerounais Albert Ebossé, se prépare pour rendre un hommage digne à cet homme. Les supporters de la JSK préparent donc un hommage et beaucoup d’autres surprises pour commémorer le premier anniversaire de la mort de d’Ebossé pour samedi prochain, le jour du match JSK-USMA comptant pour la troisième journée du championnat Mobilis. Comme par hasard, leur programme coïncidera avec le même match, le dernier qu’a joué Ebossé avec la JSK sur la même pelouse du stade du 1er-Novembre de Tizi. Sur les réseaux sociaux, les appels sont déjà lancés pour tous les amoureuxd e la JSK et les amis de l’attaquant Ebossé pour se rendre massivement u stade, samedi prochain, à l’occasion de la venue des Usmistes pour participer à cet hommage grandiose attendu dans les gradins. Par ailleurs, et en ce 26 août 2015, une année est passée de ce tragique souvenir qui a marqué une violence qui a atteint son sommet, sans pour autant voir les instances du football national trouvé des solutions tangibles pour éradiquer ce phénomène. On est donc forcé de constater qu’un an après, la situation est au même point. En effet, la mort du joueur camerounais n’aura pas empêché la violence de resurgir, puisque déjà après la première journée de la saison actuelle, le huis clos a été décrété, et la violence a déjà frappé nos stades comme en témoignent les incidents qui ont marqué le derby algérois MCA-CRB au stade de Bologhine faisant des blessés, suite à des jets de projectiles et de fumigènes. Aujourd’hui une année plus tard, aucune responsabilité n’a été endossé, alors qu’on prône toujours des discours de moralité. Seule option adoptée par les instances qui gèrent le football algérien est encore une fois la sanction du huis clos qui tombe telle une pluie juste après un orage. Une logique triste qui démontre toute l’irresponsabilité et le manque de prise de conscience des différents acteurs et responsables pour ne pas jeter la balle dans le camp de l’une ou de l’autre. Hélas, nos stades sont toujours le théâtre de violence et il ne se passe pas une journée sans que l’on signale des heurts entre supporters, des jets de projectiles. Rien n’a changé, le huis clos est toujours de rigueur pour calmer un tant soit peu les ardeurs des fanatiques du ballon rond, avant qu’ils ne reviennent, une semaine plus tard, plus déterminés à en découdre devant l’impuissance et le désespoir des instances sportives à trouver une solution durable à ce fléau rampant. Unique recours pour la LFP et la FAF a été d’annoncer de nouvelles mesures pour tenter de diminuer de ces actes de violences et cibler leurs acteurs. Ainsi, les supporters violents et récidivistes lors des matchs seront interdits d’assister aux rencontres de leur équipe à l’extérieur. Aussi, les sanctions de huis clos seront prolongées puisque tout club des Ligues 1 et 2 qui écope d’un troisième match à huis clos jouera le reste de ses rencontres de l’aller ou du retour à domicile sans la présence du public. Des mesures qui ne résolvent malheureusement pas le fond du problème et qui ne fait que repousser une fin fatidique, à savoir permettre à l’insécurité d’envahir les stades algériens aux lourdes conséquences .
Rami Idir