A propos de scandale, les élus et désignés des deux chambres parlementaires ne seraient pas à leur première bourde après la dernière sortie de leur chef de file, Mohamed Larbi Ould Khelifa, proposant une augmentation de salaire à ses compères de la chambre basse. Proposition dont les effets allaient, du coup, se répercuter sur les «élus» de la chambre haute. Idée saugrenue à laquelle il a renoncé dès que la presse s’en était emparée.
Une augmentation de 100 000 DA, soit plus de 5 fois le Snmg, venant s’ajouter aux 30 millions initiaux qu’ils perçoivent déjà, votée, début mai en cours, sous forme de primes. Une vraie provocation, non seulement pour la majorité des Algériens dont le salaire permet d’arriver tout juste à joindre les deux bouts, mais aussi et, surtout, contre Karim Djoudi et le gouvernement, lesquels se sont échinés à expliquer aux députés que la situation des finances en Algérie n’était pas au beau fixe et qu’il faudrait freiner les largesses sur les salaires.
L’indécence aurait été à son comble si les «biznessman parlementaires» n’avaient pas accédé à la demande du représentant du gouvernement, eux qui traînent déjà une casserole d’avoir été très mal élus. La preuve, ils l’ont eu lorsque des députés du Sud, voulant jouer aux pompiers et venir en aide aux pouvoirs publics en absorbant la contestation dans leur région, ils s’étaient fait éjecter comme des malpropres par ceux-là mêmes dont ils se disaient être les représentants à l’hémicycle de Zirout Youcef.
En plus de l’absence de toute morale chez les «élus du peuple» et les vacances qu’ils se payent à Alger à longueur d’année, pour lesquelles ils sont grassement rétribués sous forme d’indemnités, dont celle de séjour applicable normalement à ceux qui ne résident pas à Alger, il y a cette question de rendement que tout un chacun trouve nul, hormis cette obligation qui leur est faite de lever le bras à défaut d’autre chose au moment du vote.
A qui doivent-ils rendre compte ? Au peuple qui les a élus ? Mais, pour le moment, ceci n’est que pure fiction et pour le député et pour le citoyen, lequel sait depuis longtemps que «le match est vendu», comme dit l’adage populaire. Et si compte à rendre il y a, le peuple aurait déjà demandé à ses élus pourquoi il n’y a eu aucune réaction de leur part devant tous ces scandales qui gangrènent l’économie et dont ils ont pris connaissance à travers la presse, sans être pour cela obligés envers quoi que ce soit. N’est-ce pas qu’être député est le meilleur métier qu’on puisse exercer dans notre pays, disent certains. C’est en tout cas un avis comme un autre, et ce, jusqu’à ce que les députés deviennent de vrais élus du peuple.
Mohamed Tahar