Le 1er décembre dernier, le Conseil d’administration de l’université de Paris a approuvé une hausse des frais d’inscriptions ciblant les étudiants étrangers non-européens. Cette mesure, qui concerne uniquement les étudiants étrangers extra-communautaires, est vivement critiquée par une partie de la communauté universitaire, notamment les étudiants et le corps professoral.
Cette nouvelle politique se traduit par une hausse spectaculaire des frais pour les étudiants concernés. Selon les données de Campus France, le coût d’une année de licence passe de 178 euros à 2 895 euros, et celui d’un master de 254 euros à 3 941 euros.
En réaction, une centaine d’enseignants-chercheurs et de membres personnels de Paris 1 ont dénoncé des mesures qu’ils qualifient de « rustines discriminatoires ».
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L’université de Paris-1 Panthéon-Sorbonne augmentera ses frais d’inscriptions à la rentrée 2026
L’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne a validé lundi, lors d’un vote serré au Conseil d’administration, la fin de l’exonération des droits d’inscription différenciés pour certains étudiants étrangers ne provenant pas de l’Union européenne. Cette hausse des frais est fortement décriée par les étudiants et les enseignants-chercheurs de l’établissement.
À partir de la rentrée 2026, l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne va appliquer une hausse significative des frais d’inscription pour une partie de ses étudiants étrangers. Cette mesure, qui concerne les étudiants non-européens, prévoit toutefois d’importantes exceptions :
- Les ressortissants de l’Union européenne.
- Les étudiants en exil.
- Les étudiants originaires des 44 pays classés comme « les moins avancés » par l’Organisation des Nations Unies (ONU).
La majorité de ces pays exemptés se situent en Afrique. Par conséquent, les étudiants du Sénégal, de la République démocratique du Congo (RDC), de Madagascar et de la République centrafricaine (RCA), entre autres, conserveront les mêmes tarifs que les étudiants français (actuellement 180 euros en Licence et 250 euros en Master).
En revanche, les étudiants de pays comme l’Algérie, le Maroc, la Tunisie ou l’Égypte, qui ne figurent pas sur la liste de l’ONU, seront soumis à la nouvelle tarification. Dès 2026, leurs frais d’inscription atteindront environ 2 900 euros en Licence (contre 180 euros) et près de 4 000 euros en Master (contre 250 euros).
« Des rustines discriminatoires »
Une centaine d’enseignants-chercheurs et personnel de Paris 1 ont vivement protesté contre la mesure, la qualifiant de « rustines discriminatoires » aux conséquences « catastrophiques ». Leur tribune et lettre ouverte, adressée à la présidente Christine Neau-Leduc, dénonce cette hausse.
Selon Marie-Emmanuelle Pommerolle, maîtresse de conférences signataire, exiger des étudiants du Maghreb, d’Afrique ou d’Amérique latine de payer 4 000 euros en plus des frais de visa et de logement est « irréaliste » et franchit une « ligne rouge ».
Les étudiants sont également mobilisés. L’association Le Poing Levé, par la voix de son élue Luz Duchowney, a dénoncé une « attaque énorme » et a promis de rester mobilisée, refusant que l’université devienne un lieu où « la préférence nationale devient la norme d’accueil ».
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