Les Algériens retrouvent sur leurs étals un produit longtemps jugé hors de portée, la sardine ! Après avoir atteint des sommets historiques de plus de 1 600 dinars le kilo, le « poisson bleu » a vu son prix s’effondrer, jusqu’à atteindre 150 dinars dans certaines régions comme Boumerdès.
Une baisse inattendue qui fait souffler un vent de soulagement sur les ménages et relance le débat sur le rôle stratégique de la pêche dans l’équilibre alimentaire du pays.
Une abondance soudaine de sardines sur les côtes algériennes
Dans l’Ouest, notamment à Mostaganem, le kilo de sardine de qualité s’achète en moyenne à 300 dinars. Un revirement que les professionnels expliquent par plusieurs facteurs combinés :
- Des conditions climatiques favorables ayant stabilisé la mer et facilité les sorties en mer ;
- Une production exceptionnelle dépassant 26 tonnes en 24 heures sur les ports de Salamandre et de Sidi Lakhdar ;
- L’arrivée massive de bancs de sardines poussés vers les côtes par leurs prédateurs naturels, comme les dauphins.
« Les conditions sont réunies pour maintenir cette tendance dans les prochaines semaines », a confié le directeur par intérim de la pêche à Mostaganem, Qalal Miloud au média Echourouk. Les pêcheurs, eux, se disent prêts à intensifier leurs campagnes pour approvisionner les marchés et stabiliser durablement les prix.
Quand la nature s’invite dans la pêche : l’effet immédiat sur le marché et la consommation
Les spécialistes notent que la présence accrue de dauphins près des côtes joue un rôle inattendu. En regroupant les sardines en bancs serrés, ces mammifères facilitent involontairement les prises des pêcheurs. Un phénomène naturel qui, conjugué à des températures élevées et à la tranquillité des eaux, crée une opportunité unique pour l’abondance du poisson bleu.
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Cette baisse des prix se traduit par une présence accrue de sardines dans les points de vente. Sur les routes, dans les quartiers urbains et jusque dans les villages, les vendeurs ambulants et les étals improvisés se multiplient. Le phénomène attire les consommateurs qui redécouvrent ce produit longtemps absent de leurs assiettes.
Au-delà du pouvoir d’achat, cette chute impacte aussi les autres produits alimentaires. L’abondance d’un produit populaire comme la sardine tend à alléger la pression sur la viande et d’autres denrées, contribuant ainsi à un rééquilibrage des prix alimentaires.
Les vertus nutritionnelles du « poisson du peuple »
Si la sardine retrouve son statut de « plat du peuple », les nutritionnistes rappellent qu’elle reste aussi un trésor pour la santé. Le Dr Djamel Abassa souligne qu’il s’agit d’un poisson gras riche en oméga-3, calcium et phosphore. Bénéfique pour le cœur, les os et le système nerveux. Consommée entière, elle apporte un complément minéral précieux.
Des études récentes confirment même son rôle préventif contre certaines maladies chroniques, dont le diabète de type 2, grâce à deux portions hebdomadaires seulement. Un atout qui conforte sa place sur la table des familles algériennes.
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Pour les autorités, la baisse du prix de la sardine dépasse le simple cadre de la consommation. Elle illustre la capacité de la pêche à contribuer à l’autosuffisance alimentaire et au soutien de l’économie nationale. Si la tendance se confirme, elle pourrait également redonner confiance aux pêcheurs et aux consommateurs. Tout en renforçant la place stratégique de ce poisson dans l’équilibre nutritionnel du pays.