L’attaque terroriste d’il y a une dizaine de jours à In Aménas a précipité un déplacement du Premier ministre britannique, David Cameron. Ce dernier est arrivé hier soir à Alger pour discuter d’un partenariat avec l’Algérie pour lutter contre le terrorisme.
Sofiane Aït Iflis – Alger (Le Soir) – Passé la colère des premiers moments qui ont suivi la prise d’otages au site gazier de Tiguentourine, David Cameron se démène pour non seulement maintenir la relation algéro-britannique à un niveau appréciable mais aussi pour la booster vers un mieux, notamment en matière de lutte contre le terrorisme que les Anglais appréhendent comme une sérieuse menace. Depuis Londres, le porte-parole de David Cameron a confirmé hier que le Premier ministre britannique était venu à Alger pour établir un partenariat avec l’Algérie afin de lutter contre le terrorisme. David Cameron, qui séjournera dans la capitale algérienne mercredi et jeudi, aura des entretiens avec son homologue Abdelmalek Sellal ainsi qu’avec le chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika. Des entretiens au cours desquels, a spécifié son porte-parole, David Cameron évoquera la manière de renforcer les relations bilatérales. «Les discussions devraient se concentrer sur le renforcement de la coopération en matière de sécurité et voir comment nous pouvons travailler à un partenariat avec les Algériens afin d’apporter une réponse ferme, patiente et intelligente pour faire face à la menace terroriste», a-t-elle souligné. Faisant suite à son discours devant la Chambre britannique (Parlement), la visite de Cameron traduit la volonté de la Grande-Bretagne d’impulser une réplique internationale au terrorisme. Devant les parlementaires, David Cameron avait souligné, rappelons-le, que «cette menace en constante évolution exige une réplique internationale» et qu’«il faut qu’elle soit tout à la fois très ferme, intelligente, patiente et qu’elle s’appuie sur de solides partenariats internationaux ». David Cameron avait également affirmé que «tout d’abord, nous devons être bien conscients que cette violence meurtrière appelle une réplique vigoureuse en matière de sécurité. Nous devons être réalistes et sans aucune illusion quant aux menaces auxquelles nous avons à faire face». Plus prosaïquement, Cameron a expliqué que le rôle de son pays est de soutenir les gouvernements de la région dans leur détermination à combattre la menace terroriste, comme le font bon nombre d’entre eux et à grands frais. David Cameron n’a pas fait mystère de sa volonté de coopérer avec le gouvernement algérien. Dans la même intervention devant les parlementaires de son pays, Cameron a fait savoir que les Britanniques allaient faire participer leurs capacités en matière de renseignement et de contre-terrorisme aux démarches internationales. On ne sait cependant pas comment cette participation se déclinera pratiquement au plan bilatéral. Tout ce que l’on sait, c’est que les Britanniques désirent prendre part activement au démantèlement du réseau qui a préparé l’attaque d’In Aménas. Ce qui place, donc, l’action au cœur de la région du Sahel, notamment au Mali où les forces françaises sont déjà à pied d’œuvre. D’ailleurs, David Cameron évoquera avec ses interlocuteurs algériens la question du Mali. Mais avant de déborder sur le Mali, où une guerre soutenue par la Grande-Bretagne a présentement lieu, entre Cameron et ses vis-à-vis algériens, il sera question des investissements britanniques en Algérie, de leur sécurisation surtout. Au cœur de la problématique se trouve l’entreprise BP qui a subi l’attaque d’In Aménas. Une attaque qui s’est soldée par la mort de 38 personnes et l’élimination de 29 terroristes et la capture de 3 autres. Trois ressortissants britanniques sont morts lors de l’attaque et de la prise d’otages.
S. A. I.