Data Center: Visite au cœur du «cerveau» de Djezzy

Data Center: Visite au cœur du «cerveau» de Djezzy

Depuis septembre dernier, Djezzy installe de nouveaux équipements dans le cadre de l’expansion et la modernisation de son data center. Une visite au cœur de ce qui est considéré comme le « cerveau » de l’opérateur, a également permis de constater le haut niveau de compétence des jeunes diplômés algériens.

Sur les 15 milliards de dinars d’investissements consacrés par Djezzy pour la seule année 2017, une bonne partie est allée dans le renouvellement des équipements de l’opérateur, dont le data center (centre des données). Des serveurs de nouvelle génération et autres équipements remplacent, au fur et à mesure de leur installation, ceux en fonction depuis une quinzaine d’années.

Ces nouvelles acquisitions « sont nécessaires » pour accompagner la « digitalisation en cours » de l’opérateur, explique-t-on chez Djezzy. « Avoir le meilleur réseau, proposer une multitude de services innovants, ne suffit pas, si l’infrastructure de gestion des données ne permet pas une gestion rapide de ces données », affirme Alexis De Peretti, le Chief strategy officer de l’opérateur.

Le dimensionnement du « nouveau » data center « a été conçu pour supporter la quantité de data générée par les clients actuels et futurs de Djezzy pour les cinq prochaines années ». La « puissance » des nouveaux équipements, acquis auprès d’un très grand constructeur de serveurs, permettent, entre autres, de « gérer les incidents (comme le blocage du service «Flexy», survenu il y a quelques semaines) dès leur apparition et apporter rapidement les réponses nécessaires ».

L’autre avantage de ces « serveurs de nouvelle génération », est de permettre un traitement rapide des donnés pour déterminer avec plus de précision les « profils de consommation de chaque abonné ». « Etre proche du client, c’est aussi connaître ses habitudes de consommation (voix et data), pour être en mesure de lui proposer, parmi les offres existantes, celles qui conviennent le mieux à sa consommation, comme lui suggérer d’acquérir un nouveau Smartphone (parmi nos offres) », ajoute Alexis De Peretti.

Nouvelle architecture

Les nouveaux équipements ont permis à Djezzy de se doter d’une « nouvelle architecture » de gestion de la data, lui conférant ainsi une importante « puissance de calcul ». « Avant, on avait plusieurs plateformes pour effectuer chacune des tâches bien précises. A chaque fois, on introduisait une innovation, on devait donc ajouter des équipements et des plateformes. On se retrouvait avec de nombreuses plateformes, avec des fonctions précises, mais qui nous limitaient dans notre capacité à faire de nouvelles choses. En plus, il fallait attendre l’innovation d’un constructeur pour pouvoir introduire des innovations à notre tour », explique de son côté le directeur général de l’opérateur, Matthieu Galvani.

Avec la récente configuration du data center, et la transformation digitale en cours, Djezzy est en train de ressembler « de plus en plus à des sociétés du monde de l’Internet qui ont juste un ou deux équipements virtuels sur lesquels ils peuvent customiser tout ce qu’ils veulent » en matière de services.

Exemple : La « miniaturisation » a permis à l’opérateur de remplacer les « équipements de facturation », qui « prenaient un grand espace », par des « armoires » aux capacités de traitement et de stockage des données largement plus importantes, explique M. Galvani.

Des «têtes bien faites»

Gérer un data center, mais surtout exploiter les données de plus de 16 millions d’abonnés qu’il reçoit sans arrêt (on parle ici de «Big Data» vu l’importance du volume des données) « nécessite des profils spécifiques », explique encore De Peretti.

Pour cela, Djezzy recrute en Algérie, en prospectant aussi dans les universités et grandes écoles, mais aussi à l’étranger. Djelloul Sahraoui, le responsable IT chez Djezzy, affirme que son département prospecte continuellement des compétences pour les « nouveaux métiers du digital ».

Si la gestion quotidienne d’un data center, notamment le volet sécurité des installations et des données (contre les intrusions), a besoin de profils « classiques » de diplômés formés dans les universités algériennes, nécessitant bien évidemment des formations complémentaires spécifiques, celle de la lecture et de l’analyse des données générées requiert des « compétences rares, pas seulement en Algérie, mais y compris à l’étranger », affirme M. Sahraoui.

Parmi ces « têtes bien faites », Djezzy en a même recruté des Algériens… « basés à l’étranger ». Il s’agit plutôt de profils capables de « dresser l’architecture des données » et d’autres en mesure « d’analyser ces données » pour permettre à l’opérateur de « répondre au mieux aux besoins de ses clients », affirme-t-il.

par Mohamed Mehdi