Darfour : un chef rebelle accepte de comparaître devant la CPI

Darfour : un chef rebelle accepte de comparaître devant la CPI

La Cour pénale internationale a annoncé, dimanche 17 mai, que Bahr Idriss Abou Garda, soupçonné de crimes de guerre au Soudan, comparaîtra lundi devant la cour. Abu Garda, président du Front uni pour la Résistance (URF), est accusé d’avoir dirigé une attaque contre les unités de maintien de la paix de l’Union africaine au Soudan, en septembre 2007, qui avait fait douze victimes.

Abu Garda s’est déclaré disposé à comparaître volontairement devant la Cour, et aucun mandat d’arrêt n’a été délivré. Il a quitté dimanche l’Afrique à bord d’un vol régulier et était attendu dans l’après-midi à La Haye, selon une source judiciaire. Le commandant rebelle est « la première personne à se présenter de plein gré à la Cour en réponse à une citation à comparaître », a souligné le bureau du procureur dans un communiqué.

Le 20 novembre 2008, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo avait demandé à la Cour de délivrer des mandats d’arrêt contre trois chefs rebelles du Darfour pour leur rôle dans l’attaque d’Haskanita, ou des citations à comparaître s’ils acceptaient de se rendre volontairement devant la Cour. Leurs noms étaient restés secrets tout comme la citation à comparaître de Bahar Idriss Abou Garda. Aucune décision n’a été prise concernant les deux autres chefs rebelles.

Le 4 mars, la CPI avait délivré un mandat d’arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir, qui nie toute implication dans des crimes de guerre et nargue la CPI en continuant de voyager à l’étranger, dans les pays qui n’ont pas signé la charte de la CPI. Plusieurs pays arabes et d’Afrique ont exprimé leur solidarité avec le chef de l’état, qui s’est notamment rendu au sommet de la Ligue arabe fin mars, sans être inquiété.

LG Algérie

Le procureur de la CPI, seul tribunal permanent compétent pour juger des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocides, enquête depuis 2005 sur le Darfour. Le conflit est à l’origine de 300 000 morts selon l’ONU, Khartoum chiffrant à 10 000 le nombre de décès liés aux combats.