“Le ramadhan et les maladies chroniques », tel est le thème du séminaire de formation pour les imams et les morchidate religieuses qui s’est ouvert hier, à l’institut de formation Dar El Imam de Mohammadia, sous la présidence conjointe de MM.
Bouabdellah Ghlamallah et Djamel Ould Abbès, respectivement ministre des Affaires religieuses et du Wakf, et de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
Devant l’importante assistance présente, composée de hauts cadres des deux ministères, de médecins spécialistes et de représentants du mouvement associatif, le Dr Ould Abbès a pris la parole pour rappeler la nécessité, voire même le devoir, pour tout un chacun de préserver sa santé, en toute circonstance, ramadhan ou pas.
Il a ajouté que la rapide propagation des maladies, aujourd’hui, et les risques éventuels que peuvent encourir les citoyens, par conséquent, interpellent les imams et les morchidate (guides féminins d’orientation religieuse), quant au rôle important qu’ils peuvent jouer dans la société en matière d’information et de sensibilisation.
Le ministre a ensuite déclaré que le ramadhan constitue le meilleur exemple où l’intervention de la mosquée est recommandée pour essayer de convaincre les nombreux fidèles, notamment ceux qui sont âgés ou malades, de respecter à la lettre les conseils de leurs médecins traitants, s’agissant du jeûne.
Cette année, a-t-il poursuivi, le jeûne durera près de 16 heures chaque jour, ce qui ne manquera pas d’influer sur les malades chroniques, les personnes âgées, les femmes enceintes et ceux qui allaitent, lesquelles doivent prendre des médicaments, manger et boire, pour continuer à vivre.
Lui succédant, Dr Bouabdellah Ghlamallah a d’abord rappelé le lien étroit entre la religion et la science, avant de souligner, sur la base d’un verset coranique, que Dieu a autorisé les personnes malades et ceux qui sont en voyage à rompre le jeûne du ramadhan, sous des conditions précises.
A ce propos, il a particulièrement mis l’accent sur l’importance de l’avis du médecin traitant concernant le jeûne, notamment pour ceux qui souffrent de maladies chroniques, avant de laisser la place aux spécialistes du domaine, en l’occurrence les médecins, apporter toutes les explications nécessaires à ce sujet.
Dans ce contexte, Dr Kamel Kadri, de l’hôpital Birtraria, d’El Biar, a présenté une intéressante communication par vidéo sur les effets du jeûne sur l’organisme, en signalant d’emblée que le jeûne peut constituer une excellente thérapie pour l’individu, souffrant de certaines maladies, grâce à la mise au repos de plusieurs fonctions de l’organisme.
Ce n’est pas le cas de certains malades comme les diabétiques, ulcéreux, et autres qui doivent impérativement rompre le jeûne (nourriture, eau, médicaments) sous peine de mourir, a-t-il ajouté, avant de déplorer l’abus excessif de la nourriture, notamment les viandes et les sucreries, durant le ramadhan, entraînant des conséquences néfastes sur la santé de l’individu.
Pr Boudiba est ensuite intervenu sur le thème des maladies chroniques et le jeûne, en mettant en garde les citoyens contre l’abus outrancier de la nourriture durant le ramadhan, car l’organisme humain a des moyens limités pour tout prendre en charge.
A ce propos, il a présenté plusieurs recommandations aux jeûneurs, notamment en les appelant à la retenue en matière de consommation, avant de s’adresser aux récalcitrants parmi les malades chroniques, les invitant à respecter l’avis de leurs médecins traitants pour jeûner ou pas, s’ils tiennent à leur santé, à leur vie.
Ensuite, il a conclu ses propos par un rappel des mesures de précaution à prendre pour certains malades, comme les diabétiques, durant la journée ou au cours de la prière, notamment.
Mourad A.