L’association andalouse Dar El Gharnatia a été créée en mars 1992 à Koléa et ce, à l’initiative de mélomanes. Parmi les objectifs assignés, figurent la sauvegarde, la vulgarisation et la promotion du patrimoine andalou algérien.
A l’instar de certaines associations musicales, Dar El Gharnatia a su surmonter plusieurs difficultés d’un très long parcours duquel elle a pu acquérir, avec le temps, une grande expérience dans le domaine musical andalou. Selon les doyens de cette performante association, malgré les possibilités restreintes de la commune en structure matérielle, la formation El Gharnatia s’est vue dans l’obligation de se lancer dans des investigations parfois périlleuses.
En effet, l’association a rencontré des obstacles en tous genres. A l’époque, les pionniers étaient conscients que la réalisation d’un tel projet entendait évidemment une bonne organisation et une méthode dans le classement des priorités. Ainsi, il fallait par ordre de priorité trouver un local, sensibiliser les enfants et les parents, trouver un encadrement adéquat et se procurer des instruments musicaux. Deux prospections furent envisagées. La première consistait à recenser certaines personnes qui possédaient des instruments de musique et leur demander de les prêter à l’école. Des personnes mirent ainsi à la disposition de la jeune école des instruments ; en plus de cela, ils se proposèrent de dispenser les premiers cours.
Pour rappel, le défunt Mohamed Mazouni, Haouati, Bourahla, Tidjani, Ferrah Ahmed, Keffane Benaouda, Dziri Loth… ont été les premiers à apprendre les rudiments de la musique andalouse aux enfants. La deuxiéme prospection était axée sur la recherche de parents susceptibles d’autoriser leurs enfants à fréquenter une école de musique. Pour le président de l’association, Kherrous Boualem, la prospection était hasardeuse, car rares étaient les parents qui ne voyaient pas en la musique une façon de distraire l’enfant de ses études. Certaines personnes partisanes de l’immobilisme stérile voyaient d’un mauvais œil cette intrusion dans un ordre établi, surtout quand il s’agit d’un recrutement mixte. Une fois les assises mises en place, l’école ouvrit ses portes avec des inscriptions à la hausse.
Chemin faisant, des relations se tisseront entre d’autres écoles andalouses. De grandes figures de la musique andalouse ont eu l’opportunité de visiter l’école, à l’image entre autres de Abdelkrim Dali, Ahmed Serri, Cheikh Sadek El Béjaoui. Il est à noter que les ressources financières de Dar El Gharnatia proviennent des dons de ses bienfaiteurs institutionnels et privés, de ses sympathisants et des mélomanes qui lui sont traditionnellement attachés. L’Ecole musicale andalouse de Koléa est représentée dans toutes les manifestations extérieures, locales, régionales, nationales et internationales. Forte de son professionnalisme, l’association a participé à plusieurs manifestations en Algérie et à l’étranger. Primée à plusieurs fois, elle compte à son actif deux enivrants albums. Le concert de jeudi prochain permettra aux profanes et aux esthètes d’apprécier à sa juste valeur un répertoire des plus agréables.