Un véritable pavé dans la mare que la vidéo diffusée par la chaîne KBC jeudi soir. Ali Kafi, ancien président du Haut Conseil de l’Etat, y traite Bouteflika de «voleur» et de «dictateur». Ali Kafi appelle toutes les franges de la population à s’opposer à un quatrième mandat.
Les propos de Ali Kafi ne souffrent aucune ambiguïté. L’ancien président du HCE s’attaque ouvertement au Président en exercice, lui déniant le droit de briguer un autre mandat et lui reproche son implication dans une affaire de «vol» qui lui a valu des poursuites au niveau de la Cour des comptes. Il s’agit d’une vidéo qui daterait de 2012, soit une année avant le décès de Ali Kafi.
L’ancien président du HCE s’y attaque ouvertement à Bouteflika. Elle a été diffusée jeudi soir par la chaîne KBC et relayée par les réseaux sociaux. On y voit Ali Kafi, probablement dans son domicile, faire un réquisitoire d’une sévérité absolue contre le président de la République et candidat à sa propre succession. Ali Kafi commence par évoquer la Constitution estimant que «le citoyen algérien doit trouver son chemin vers la bonne gouvernance. Il doit s’opposer à tout ce qui est anticonstitutionnel.
Lorsque je parle de respect de la Constitution, je fais allusion à l’ancienne mouture qui autorise le président de la République à briguer un mandat ou deux maximum et non pa s la Constitution faite pour que les uns ou les autres puissent s’accorder encore plus de mandats, pour ceux qui veulent un troisième, quatrième, un cinquième mandat», et d’ajouter que «cette situation doit être rejetée. C’est tout le peuple qui doit s’y opposer pas seulement les jeunes. La Constitution évoquait un mandat ou deux mandats mais pas plus. Ceux qui veulent s’octroyer ainsi des mandats à vie, ce sont des dictateurs.
Ils le font au nom d’un peuple qui les refuse ». Ali Kafi citera par la suite nommément l’actuel Président en disant «Bouteflika, je te refuse, je t’ai toujours refusé», corsant encore plus ses propos par «J’ai refusé que tu sois ambassadeur à l’ONU. Je l’ai fait devant le Haut Conseil de l’Etat, devant tous ses représentants qui n’y voyaient pas d’inconvénient. L’armée a essayé d’intercéder à sa faveur à travers Khaled Nezzar qui, à la fin, est venu me voir.
Il m’a dit qu’il voulait être nommé ambassadeur à l’ONU, j’ai répondu que tant que je serai présent, il ne sera nommé nulle part», et d’expliquer le pourquoi de son refus en disant «il a volé et a été poursuivi au niveau de la Cour des comptes. Je ne peux pas accepter que des voleurs gouvernent». Des propos qui feront certainement l’effet d’une bombe dans l’entourage du Président-candidat qui brigue un quatrième mandat des plus contestés.
N. I.