Dans une nouvelle note déjà entrée en vigueur, Les cybercafés interdits aux moins de 18 ans!!

Dans une nouvelle note déjà entrée en vigueur, Les cybercafés interdits aux moins de 18 ans!!

Désormais, l’accès aux cybercafés est formellement interdit au moins de 18 ans, selon une décision entrée récemment en vigueur dans l’ensemble du pays. A Alger, près de 2 000 cybers ont déjà appliqué cette nouvelle forme de protection des mineurs contre les risques de l’Internet ou ce que l’on appelle la «cybercriminalité».

Toutefois, des propriétaires de cyber appliquent différemment la décision. Du coup, certains interdisent l’accès aux moins de 15 ans, alors que les plus âgés y sont autorisés.

A El Biar, où au moins quatre cybercafés sont implantés, une note a été placardée depuis quelques jours et sur laquelle, on peut lire : «L’accès au cyber est interdit aux moins de 18 ans». Interrogé, le propriétaire a expliqué qu’il s’agit d’une note du ministère des Postes et des TIC que les propriétaires de cyber doivent appliquer. Notre interlocuteur explique que cette décision entre dans le cadre d’un vaste plan d’action national, datant de mai 2009, qui entre en vigueur aujourd’hui. Ce plan a mis en place par un groupe de travail interministériel, regroupant plusieurs départements ministériels dont la Défense nationale (représentée par le commandement de la Gendarmerie nationale), l’Intérieur, la Poste et des TIC, l’Education nationale, la Famille et la condition Féminine. Ce groupe de travail, faut-il le rappeler, a été installé suite aux recommandations arrêtées lors du séminaire sur la société de l’information, organisé par le ministère de la Poste et des TIC en mai 2009, en commémoration de «la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l’information» et où deux grandes actions ont été concrétisées : la signature d’une convention pour la protection des enfants dans le «cyberespace», entre les ministères de la Poste et des TIC, l’Education et la Famille et celle d’un pacte d’action en la matière entre les associations des parents d’élèves, des fournisseurs d’accès à Internet et celle des cybercafés algériens. Les travaux de ce groupe interministériel ont abouti à l’élaboration d’un plan d’action national pour protéger les enfants des dangers inhérents à Internet et qui repose sur trois axes principaux. 1.Le Développement d’un cadre législatif et règlementaire visant la protection des mineurs «enfants et adolescents» sur Internet. Dans ce contexte, il est impératif de consolider l’arsenal juridique existant en matière de protection de l’enfance en l’élargissant aux aspects cybernétiques. 2.L’élaboration et la mise en œuvre des Chartes d’utilisation d’Internet au profit des foyers et des établissements scolaires. Ces chartes s’inscrivent dans un objectif de sensibilisation et de responsabilisation visant à promouvoir des comportements de vigilance et de sécurité et à renforcer la prévention d’actes illicites, en amenant les utilisateurs à s’interroger constamment sur la légalité des actes qu’ils entament. 3.L’organisation de campagnes de sensibilisation et de prévention au profit des usagers d’Internet, en particuliers la catégorie des enfants. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui l’accès aux cybercafés sera formellement interdit aux moins de 18 ans. Pour accompagner cette importante décision, le commandement de la Gendarmerie nationale a créé huit brigades spécialisées dans la protection des mineurs, notamment dans les cybers. Ces brigades sont réparties à travers huit wilayas : Alger, Oran, Constantine, Annaba, Blida, Tiaret, Médéa et Chlef. Elles investiront les cybercafés, salles de jeux et boîtes de nuit, souvent fréquentés par les mineurs, dans le but d’en interdire l’accès aux moins de 18 ans et de «punir» les propriétaires de cybers qui sont en infraction. Le travail de ces brigades sur le terrain a commencé le 1er septembre dernier. Les gendarmes composant ces brigades effectueront des opérations coup-de-poing dans ces lieux fréquentés par les mineurs afin de leur éviter l’égarement. Le but principal de ces brigades, emmenées par des cybergendarmes formés à l’étranger, est de protéger les mineurs des sites fréquentés par les terroristes, ou ceux encourageant l’érotisme et favorisant le trafic en tous genres, tels que la consommation de drogue. La Gendarmerie nationale a été contrainte de créer ces nouvelles brigades, d’autant que beaucoup de mineurs sont victimes des agissements des réseaux du mal. Ces mineurs consomment drogue, alcool et commettent leurs premières agressions. En juin dernier, le colonel Boulesnane a expliqué que 64 gendarmes ont été entraînés et formés à cette nouvelle mission. Chaque brigade est composée de 8 à 10 éléments, dont six enquêteurs, un psychologue, un chef de brigade de la police judiciaire et son adjudant-chef. Ces derniers auront la tâche de suivre ces mineurs afin de les réinsérer dans la société. Une prise en charge sur les plans moral et éducatif sera offerte aux moins de 17 ans, sans compter l’organisation d’excursions. Le but est de repêcher ces jeunes en les éloignant du mal, d’autant que le nombre des mineurs impliqués dans les affaires de vols et d’agressions est en nette augmentation.

Par Sofiane Abi