Le Front de libération nationale (FLN) et le Front des forces socialistes (FFS) seraient-ils en passe de sceller une alliance politique historique ?
Ces deux formations politiques, les plus anciennes de la scène nationale, font montre d’un rapprochement, certes balbutiant, mais imminent au vu des dispositions des uns et des autres.
En tout cas, c’est ce qui ressort de la missive adressée par le néo-secrétaire général du vieux parti, Amar Saïdani au leader charismatique du plus vieux parti de l’opposition, Hocine Ait Ahmed, éventée hier par un journal électronique.
Le SG du FLN n’a pas tari d’éloges à l’adresse d’Ait Ahmed, lui faisant l’honneur de chapeauter une initiative politique qui ne dit pas tous ses secrets, mais qui reste étroitement liée à la prochaine élection présidentielle, qui s’annonce décisive pour le pays. »
C’est pour moi un immense honneur que de prendre l’initiative de vous écrire en votre qualité de figure historique de la glorieuse révolution algérienne et de personnalité reconnue et respectée de tous sur les scènes nationales et internationales, et par le président du parti et de la République, son Excellence Abdelaziz Bouteflika « , écrit Saïdani dans sa lettre, témoignant à Ait Ahmed la gratitude et le respect les plus raffinés.
Sans pour autant divulguer les contours de l’invitation qu’il adresse au » zaim « , Amar Saïdani a exprimé son souhait de le « rencontrer aux échéances les plus rapprochées qui puissent convenir à votre agenda, dans la perspective de bénéficier de vos conseils, de votre sagesse et de votre expérience », dans une prière qui s’apparente à une urgence. »
L’histoire retiendra également votre action et vos prises de position, très appréciées des Algériennes et des Algériens, mais également des pouvoirs publics nationaux, en faveur de la paix, de la réconciliation et de la cohésion sociétales, de l’unité nationale, du bien être social de nos citoyens et de la non-ingérence extérieure dans les affaires algériennes « , a encore estimé le SG du FLN, tout en déplorant la » grande perte » qu’a suscitée le retrait de Hocine Ait Ahmed des rênes du FFS.
» la crédibilité de vos seuls non, renom et présence peuvent procurer au caractère démocratique de ce débat « , a encore ajouté Saidani, saluant au passage son » honneur et exemplarité » ainsi que sa » contribution intellectuelle et politique au débat national des idées « .
Ce faisant, les jours prochains verront peut-être la naissance d’une nouvelle alliance historique entre le FLN et le FFS, bien que ce dernier n’ait pas encore dit son dernier mot. Pour rappel, le plus vieux parti de l’opposition a nié tout contact avec le pouvoir, lors d’une récente déclaration faite par le premier secrétaire du parti, Ahmed Betatache, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire du parti.
Qu’à cela ne tienne, ce rapprochement FLN-FFS s’il venait à se concrétiser représentera un fait inédit dans les annales politiques de l’Algérie indépendante, avec à la clé, son lot de » surprises » en prévision de la prochaine élection présidentielle.
En tout état de cause, le FFS a sensiblement assoupli son ardeur politique, et ce, depuis son retour à l’APN, à l’occasion des élections législatives du 10 mai 2012. Une donne qui plaiderait justement pour ce rapprochement stratégique entre les deux vieux partis algériens.
M. A. C.