«Aucune force militaire ni autre ne pouvait garantir une protection complète contre des terroristes déterminés»
Dans le document, un groupe d’experts a souligné qu’il était impossible de repousser ou retarder une attaque de cette ampleur.
Dans un rapport sur l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine, la Norvège a souligné le rôle positif et hautement professionnel joué par les forces de l’Armée nationale populaire qui ont eu à gérer cette attaque. La Norvège a contribué par une enquête indépendante de laquelle il ressort «la prise d’otages était trop tributaire de l’armée algérienne», selon Statoil, un des partenaires de la coentreprise exploitant le site, qui a désigné un groupe d’experts mandatés pour enquêter sur la tragédie, «ni Statoil ni la coentreprise n’auraient pu empêcher l’attaque». Le groupe d’experts soulignent dans leur document qu’il était impossible de repousser ou retarder une attaque de cette ampleur et dépendaient du fonctionnement efficace de la protection militaire, reconnaissant, qu’«aucune force militaire ni autre ne pouvait garantir une protection complète contre des terroristes déterminés sur une zone de la taille du Luxembourg située près d’une frontière poreuse séparant l’Algérie et la Libye», indique Torgeir Hagena, chef des enquêteurs lors de la présentation du rapport. L’AFP rapporte, dans l’une de ses dépêches relative à ce rapport, que le groupe pétrolier norvégien n’a toujours pas pris de décision quant à leur éventuel retour, pourtant il y à peine cinq jours, certains sites Internet rapportaient que cinq cadres de la société norvégienne Statoil seront de retour en Algérie le 15 septembre prochain. Des sources du ministère de l’Energie et des Mines ont confirmé à un quotidien arabophone, la reprise des activités de la firme norvégienne à partir de la base de Hassi Messaoud. L’Algérie, confient, à ce propos, des sources très au fait du cadre sécuritaire, a pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des travailleurs étrangers, sachant que les forces spéciales algériennes sont parmi les plus expérimentées au monde grâce à une expérience acquise sur le terrain de la lutte antiterroriste depuis plus de 15 ans. Ces mesures ont déjà permis au personnel de BP de reprendre le chemin du retour en Algérie, indiquait, dimanche dernier, l’ambassadeur du Royaume-Uni à Alger.
Neuf mois après la prise d’otages de Tiguentourine à In Aménas, la plus grande dans l’histoire, nul n’a été capable de comprendre, ni en mesure de décoder les circonstances qui avaient précédé l’acte criminel perpétré par un groupe de mercenaires de différentes nationalités. «Les signataires par le sang» sous-traitant pour le compte de Mokhtar Belmokhtar, lequel répond à un agenda étranger.
Beaucoup a été dit sur l’assaut exécuté par une unité spéciale de l’Armée nationale populaire, n’occasionnant qu’un minimum de victimes. Nombreux sont ceux qui ont désapprouvé la contre-offensive dont les héros ont pourtant sauvé plus de 600 personnes. Anticipant sur toute tentative d’ingérence, l’Algérie avait tracé la ligne rouge à ne pas dépasser à l’égard de ceux qui préparaient déjà leurs troupes. Si pour l’Algérie l’assaut était inévitable, pour les Norvégiens enfin, dont des compatriotes ont malheureusement trouvé la mort lors de cette prise d’otages, la sécurité du site gazier d’In Aménas était «trop tributaire de l’ANP», l’avenir de tout le pays en dépendait de ce fait. Ces propos, formulent la conclusion d’un rapport de 78 pages établi par les Norvégiens et rendu public jeudi dernier.