Le patron du RND est convaincu que son parti a les moyens pour concurrencer le FLN lors des prochaines législatives.
Le patron du RND qui a peaufiné son propre plan de communication en prévision des prochaines échéances, se livre sans ménagement à l’exercice des interviews télévisées. La dernière en date a été accordée avant-hier à une chaîne de télévision privée. Interrogé si sa formation soutient indéfectiblement la ministre de l’Education, Nouria Benghebrit malgré son dernier «rétropédalage» sur sa décision de réaménager le calendrier des vacances scolaires, Ahmed Ouyahia a précisé qu’ «il ne s’agit pas d’un soutien absolu sur tous les sujets».
Il a rappelé que le ministère a pris une décision et il s’est avéré que celle-ci était inquiétante. «Il était préférable que cette disposition ne soit pas adoptée», a-t-il commenté. «Le RND ne critique pas le gouvernement, mais émet des remarques de temps en temps. Le parti a exhorté le gouvernement à ne pas recourir à l’endettement extérieur car plusieurs pseudos experts soutiennent le contraire», a-t-il rappelé, en refusant de reconnaître «l’échec du pouvoir en place à construire une économie diversifiée et productive». Au sujet des prochaines législatives, le patron du RND a affirmé que son parti a les moyens de concurrencer le FLN. «Le RND, qui l’a déjà fait, peut concurrencer le FLN lors des législatives», a-t-il également soutenu.
Il refuse de parler de conflit ou de tension entre Ahmed Gaïd Salah et la présidence. «Ce sont les paroles de ceux qui cherchent des problèmes (…) le pays a un chef d’état-major qui est complètement fidèle au président et qui est en harmonie avec le pouvoir du président». Il a également commenté les déclarations de Ramtane Lamamra au sujet du conflit en Syrie. «Je partage les déclarations du ministre algérien des Affaires étrangères. Je sais qu’il y a un courant qui est lié de près ou de loin aux Frères musulmans dans le monde.
Et ce courant n’est pas d’accord avec certaines positions de l’État algérien, notamment en ce qui concerne la Syrie…», a-t-il déclaré. Pour lui, la déclaration de Lamamra n’est pas «spontanée ou personnelle». «C’est la position de l’État algérien, qui ne prend position ni pour les uns ni pour les autres puisqu’il s’agit d’une guerre civile avec des mains étrangères», a-t-il expliqué. Le patron du RND a encore une fois juré de n’avoir jamais fait de déclaration sur les pots de yaourt. Pour son soutien au FCE, il réitère: «S’il s’agit de Ali Haddad, j’ai des sentiments envers lui et je ne suis pas du genre à changer le fusil d’épaule quand j’ai l’impression que les vents changent».
Selon lui, le FCE est un «acquis» pour l’Algérie. Il a assuré que sa formation reste ouverte aux hommes d’affaires. «Le RND n’est pas un parti communiste mais nationaliste», a-t-il rappelé. Au sujet des relations algéro-marocaines, il admet que le dossier du Sahara occidental divise Alger et Rabat, mais il ne faut pas que ce conflit divise les deux peuples algérien et marocain. «Nous sommes voisins, le problème du Sahara finira par se résoudre un jour, les flux de drogue finiront par se tarir, n’insultons pas l’avenir», recommande-t-il.