L’article 34 des statuts de la Centrale syndicale stipule que «le congrès national, instance suprême de l’Ugta, se réunit en session ordinaire tous les cinq ans». Pour rappel, le 11e congrès a eu lieu le 29 mars 2008, alors que c’est la discrétion totale sur le 12e. La direction est dépassée par la protestation des travailleurs.
La Centrale syndicale a entamé les préparatifs de son 12e congrès dans la plus grande discrétion, alors que le monde du travail connaît une forte ébullition notamment dans les secteurs de l’Education, la Santé et la Fonction publique en général. Il y a plus d’un mois, lors de la la célébration de la Journée mondiale du travail, en l’absence du patron de l’Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, le secrétaire national chargé de la formation à la Centrale syndicale, Hachemi Benmouhoub, a déclaré que les préoccupations de l’institution durant la prochaine étape résident dans la reconstruction de l’Union pour renforcer et promouvoir l’organisation syndicale conformément à ses principes, surtout, a-t-il dit, «à l’approche de la tenue du congrès de l’Union».
Il est à noter que, l’article 34 des statuts de l’Union générale des travailleurs algériens stipule que «le congrès national, instance suprême de l’Ugta, se réunit en session ordinaire tous les cinq ans». Pour rappel, le 11e congrès a eu lieu les 29 et 30 mars 2008. Abdelmadjid Sidi Saïd, seul candidat à sa succession, a été réélu à la tête de l’Ugta, se succédant à lui-même au poste de secrétaire général de la Centrale syndicale, un poste qu’il occupe depuis 8 ans.
Malgré un bilan contestable, aucun autre syndicaliste ne s’est porté candidat au poste de secrétaire général. Abdelmadjid Sidi Saïd est arrivé à la tête de l’UGTA lors du 10e congrès tenu en 2000, succédant au défunt Abdelhak Benhamouda, assassiné en 1997. Cette fois, Sidi Saïd aura régné 13 ans à la tête de l’Ugta et rien n’est encore annoncé sur sa candidature au prochain congrès dont la date n’est pas encore fixée. Parmi les nouveautés du dernier congrès, la création du poste de secrétaire général-adjoint et l’élargissement de la composante de la Commission exécutive nationale (CEN).

Deux amendements adoptés à la majorité écrasante. Cependant, le poste de secrétaire général-adjoint n’a jamais était occupé, alors qu’une polémique avait éclaté sur Salah Djnouhet, présenté comme un vrai rival de Sidi Saïd. Il est rappelé que le slogan choisi pour le précédent congrès était «Stabilité, solidarité, modernité». Mais le monde du travail ne trouve pas sa stabilité en raison des problèmes sociaux professionnels.
La question de l’amélioration du pouvoir d’achat sera l’un des principaux dossiers que devra traiter la nouvelle équipe dirigeante de l’Ugta. Ce dossier épineux doit être négocié avec le gouvernement avant la tenue du congrès. L’équipe actuelle, qui a élaboré une étude complète sur le pouvoir d’achat des Algériens, a préféré temporiser. Cette stratégie de stand-by a permis d’éviter l’annonce d’engagements que la Centrale devrait tenir.
Ce n’est pas tout puisque le staff de Sidi Saïd a, il y a quelques mois, élaboré un nouveau document sur le pouvoir d’achat avec le Conseil national économique et social (Cnes), document destiné au président de la République. Mais aucune annonce n’a été faite sur ce sujet. Par ailleurs, le gouvernement Sellal ne semble pas préoccupé par la tenue d’une tripartite «sociale» avec ses partenaires, l’Ugta et les organisations patronales, sachant qu’il a convoqué une tripartite «économique» après sa nomination au poste de Premier ministre, le 3 septembre 2013.
Cette rencontre a été en faveur du patronat avec les différentes mesures de facilitations prises à son égar, mais rien n’a été décidé en faveur des travailleurs. D’ailleurs la question de l’abrogation de l’article 87bis traîne toujours et le Smig augmenté à dix-huit mille dinars ne semble pas régler la question du pouvoir d’achat.
Par Nacera Chennafi