L’association des vétérans des essais nucléaires français ont critiqué, dans un communiqué, paru avant-hier, le contenu de la loi sur l’indemnisation, qualifiant la position française de « mensongère et falsifiant les faits », référence également à la dernière déclaration du ministre de la défense, Hervé Morin, qui se dit « d’accord » avec cette loi en comparaison des législations des pays anglo-saxons.
L’association met, d’ailleurs, le ministre de la défense, au défi « d’ouvrir les toutes archives des essais nucléaires » comme l’a fait le gouvernement américain en 1993, pour permettre ainsi aux habitants du Sahara algériens de prendre connaissance des preuves de leur irradiation et bénéficier d’indemnités. Elle assure, à ce sujet, qu’il n’y a pas de comparaison possible entre la loi sur les indemnisations adoptée par la France et les législations américaines et britannique pour les indemnisations des victimes, qualifiant la position officielle de la France d’ « arrogante », en évoquant sa poursuite des essais nucléaires jusqu’en 1966 en dépit du traité d’interdiction des essais nucléaires signé en 1963.
Rappelons enfin que le gouvernement français a adopté en 2008 une nouvelle loi sur les archives françaises pour une extension du délai de communication des dossiers classés « secret défense » et qui concernent certains dossiers historiques « non communicables », particulièrement la guerre d’Algérie, puisque les archives concernant les essais nucléaires au Sahara dans les « dossiers non communicables pour une période indéterminée », au prétexte de protéger sa stratégie nucléaire.
C’est cette loi même qui prive les victimes des essais nucléaires de Reggane, de Tamanrasset et de tous les habitants de la région d’obtenir des informations concernant les effets des radiations, et donc de bénéficier d’une indemnisation.