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À Alger, des étudiants ont tenté de marcher vers le Conseil constitutionnel alors que dans les autres wilayas du pays ils ont organisé des marches contre la candidature du Président sortant.
Les étudiants se sont de nouveau révoltés contre la candidature du chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika. En effet, hier, dernier jour de dépôt des dossiers de candidature pour l’élection d’avril prochain a été marqué par des manifestations d’étudiants à travers les quatre coins du pays. Des milliers de jeunes se sont rassemblés dans l’enceinte de leurs universités, avant de sortir pour marcher. Les forces de sécurité ont tenté de les empêcher. En vain! À l’instar des étudiants en médecine «Ziania» de Ben Aknoun qui ont sauté à travers les murs et les barricades de leur fac afin de gagner la rue. Ils voulaient rejoindre le Conseil constitutionnel pour faire entendre leur voix au président sortant.
Leurs camarades des universités avoisinantes telles que celle de droit ou de sciences politiques ont tenté de les rejoindre. Une grande partie est arrivée au niveau du 11 Décembre1960, d’El-Biar. La police algérienne a utilisé des canons à eau pour disperser ces étudiants qui marchaient en direction des bureaux occupés par Tayeb Belaïz. Néanmoins, les brigades antiémeute ont vite été débordées puisque les étudiants des autres universités d’Alger ont essayé de les rejoindre. C’est le cas de ceux de Blida, mais surtout de Bab Ezzouar, Mohammedia, Dély Brahim. Les forces antiémeute ont été déployées sur tous les axes menant à Alger, que ce soit de l’Ouest ou l’Est.
La route de l’aéroport a été complètement fermée. Des affrontements ont eu lieu entre ces étudiants et les gendarmes. Alger était presque totalement paralysée. Le métro d’Alger a été fermé en début d’après-midi. Toutefois, cela n’a en rien impacté la détermination de ces étudiants qui voulaient dire non au 5ème mandat, oui au changement. D’ailleurs, le mouvement spontané des étudiants a vite été entendu par leurs camarades des quatre coins du pays, qui eux aussi sont sortis dans la rue pour la même raison. Tlemcen, Skikda, Tizi Ouzou, Ouargla,… Des marches et des mouvements de protestations de la même ampleur ont été organisés.
Les étudiants ont voulu sortir pacifiquement pour faire part encore une fois et appeler le candidat Bouteflika à ne pas déposer son dossier. Malgré le caractère pacifique de ces marches, une ambiance de «guerre» régnait dans le pays, avec le déploiement impressionnant des forces de sécurité, ainsi que les routes bloquées et les quelques affrontements enregistrés. Le 18 avril est encore très très loin…