Depuis hier, le président du MSP, Bouguerra Soltani accompagné des cadres du parti est en Turquie afin de mieux comprendre le modèle «islamiste turc» et pourquoi pas l’importer en Algérie avec l’ambition de cette formation politique d’arriver au pouvoir à commencer par les législatives en attendant la présidentielle.
Après avoir déclaré «officiellement» le divorce avec ses alliés de l’Alliance présidentielle en l’occurrence, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), le Mouvement de la société pour la paix cherche à se faire des alliés «islamistes» au niveau international. Ainsi, depuis hier, le président du MSP, Bouguerra Soltani accompagné des cadres du parti est en Turquie afin de comprendre au mieux le modèle «islamiste turc» et pourquoi pas l’importer en Algérie avec l’ambition de cette formation politique d’arriver au pouvoir à commencer par les législatives en attendant la présidentielle.
Dans ce cadre, le service de communication du MSP a annoncé hier sur le site web du parti, que M. Soltani va rencontrer de «hauts responsables» dans la capitale turque. Il sera question d’aborder des questions régionales et internationales. Le patron du MSP aura aussi des entretiens avec les responsables du Parti pour la justice et le développement turc qui a arraché une victoire lors des élections dans ce pays malgré la montée de la laïcité. Ce qui veut dire que Bouguerra Soltani veut bien comprendre la stratégie
«des frères musulmans» en Turquie, afin de l’appliquer en Algérie, dans l’espoir d’aller en force au prochain rendez-vous électoral.
Il est à souligner que le MSP s’était aussi rapproché des islamistes en Tunisie après la victoire du parti Ennahdha en plus de ceux du Maroc avec la victoire aussi du parti islamiste marocain «le Parti pour la justice et le développement» lors des dernières élections législatives tenues dans ces deux pays. Dans ce cadre, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui a perdu un nombre important de ses militants, qui ont choisi le camp de Menasra après le 4e congrès du parti en 2007, semble celui qui a le plus exprimé sa satisfaction de la montée des islamistes dans les pays arabes, notamment avec la victoire d’Ennahdha en Tunisie, dont le patron Rached Ghannouchi a été reçu comme un chef d’Etat par le président du MSP, Bouguerra Soltani.
Ces deux expériences sont motivantes pour le MSP qui veut renforcer sa stratégie par l’expérience turque.
D’ailleurs, le président du MSP a été le premier à saluer les propos tenus par le Premier ministre turc, Tayyip Erdogan par rapport au génocide commis par la France coloniale en Algérie. Sachant que ce responsable turc avait déjà demandé à la France de reconnaître ses crimes en Algérie. Une position qui a trouvé écho chez les islamistes algériens alors que le Front de libération nationale (FLN) préfère que cette question soit prise en charge par les Algériens.
Il est à souligner que le MSP a changé son discours après le «printemps arabe» en soutenant le changement des régimes. D’autres part, la montée des islamistes dans plusieurs pays arabes a donné apparemment des idées aux islamistes algériens, notamment le MSP pour éventuellement connaître le chemin d’El Mouradia. Ainsi, certains islamistes profitent de la conjoncture actuelle du monde arabe pour essayer d’occuper la scène politique. D’ailleurs, dans le cadre de la naissance de nouvelles formations politiques, on trouve beaucoup d’islamistes, à l’instar du mouvement «El Taghyir», dont le leader n’est autre que l’ex-numéro 2 au MSP, Abdelmadjid Menasra, le parti pour le développement et la justice initié par cheikh Abdellah Djaballah et le tout nouveau parti annoncé par l’ex-secrétaire général du mouvement El Islah, Djamel Abdessalam. Mais le FLN avait écarté une victoire des islamistes en Algérie lors des prochaines échéances électorales.
Par Nacera Chenafi