Dans les stades, les écoles, la rue, les foyers… « La violence est partout »

Dans les stades, les écoles, la rue, les foyers… « La violence est partout »

C’est le terrible constat dont a fait état hier le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche médicale (Forem), Mustapha Khiati.

Chiffres à l’appui. 7300 cas de violence, déclarés contre les femmes en 2015. En 2016, 40.000 cas de violence relevés en 2014 dans les écoles, selon les statistiques du ministère de l’Education nationale… La violence explose en Algérie. Elle se propage, gagne inexorablement du terrain, fait tâche d’huile. La violence s’est propagée «partout, dans la rue, les stades, les écoles et jusque dans les domiciles», a déclaré, hier, sur les ondes de la Radio nationale le professeur Khiati. C’est le terrible constat dont a fait état le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche médicale (Forem), Mustapha Khiati.

A quoi est dû ce phénomène? «Les violences observées, aujourd’hui, trouveraient leur origine dans les années du terrorisme, remontant pour certaines d’entre elles à la guerre de libération, et même avant, et se perpétuant jusqu’à nos jours» selon le diagnostic effectué par l’invité de la Chaîne 3. La décennie noire a été particulièrement destructrice: 200.000 morts sans compter les victimes collatérales de cette tragédie qui s’est pratiquement jouée à huis clos. Nos petites «têtes brunes» ont payé un lourd tribut et continuent à traîner les séquelles de ce drame national programmé pour déstructurer la cellule familiale avec comme objectif d’instaurer un type de société loin des espérances des Algériens, de celles portées par une guerre de libération qui a forcé l’admiration du monde et qui a servi d’exemple aux peuples opprimés. Son coût humain est effarant: 1,5 million de martyrs.

Les moyens utilisés pour ce génocide: tortures, exécutions sommaires, bombardements au napalm…relèvent de la barbarie. Ceux utilisés par les groupes islamistes armés, décidés à mettre la République à genoux, n’ont rien à leur envier. «1 million d’enfants ont eu à subir la violence du terrorisme islamiste, durant les années 1990», indique le président de la Forem qui affirme que «50 000 ont bénéficié d’un suivi psychologique» tout en soulignant que si cette prise en charge permet d’atténuer l’intensité de la violence elle «ne peut pas l’effacer» totalement. Que préconise la fondation pour prendre en charge ce type de phénomène?

Les violences subies par les enfants, en général, les enlèvements dont ils font l’objet et qui ont eu tendance à s’amplifier ces dernières années, ont donné lieu à une vingtaine d’études, suivies de propositions de la part de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche médicale. Une seule a trouvé «écoute» de la part du ministère de l’Intérieur, les autres étant restées «lettre morte», a confié Mustapha Khiati. Un message qui doit trouver une oreille attentive.