Dans le sillage du pétrole, chute des prix d’autres matières premières, L’économie mondiale tourne au ralenti

Dans le sillage du pétrole, chute des prix d’autres matières premières, L’économie mondiale tourne au ralenti

Le pétrole a subi de plein fouet les conséquences d’une surproduction

Il n’ y a pas eu de forte croissance dans les pays asiatiques et la reprise, en Europe et aux Etats-Unis, est restée tributaire d’un contexte géopolitique morose.



Dans le sillage de la chute des prix du pétrole, on observe que celui d’une bonne partie des autres matières premières, non alimentaires pour l’essentiel, suit la même courbe descendante, avec non seulement la même régularité mais, plus surprenant encore, la même cadence.

C’est ainsi qu’au début du mois en cours, une diminution spectaculaire du prix du cuivre a semé la panique dans les places boursières, américaines et asiatiques, mais également européennes. Il faut dire que les cours de cette matière première ont baissé dramatiquement et sont au plus bas depuis…5 ans, se situant à hauteur des prix de 2009.

Les analystes des fluctuations actuelles sont unanimes à considérer que le «super-cycle» qui a porté les prix à leur niveau le plus spectaculaire durant la décennie écoulée semble désormais s’éteindre pour laisser place à une phase de latence dont nul ne sait combien elle va durer et quels impacts elle va engendrer sur les marchés. Pourtant, d’autres spécialistes ne partagent pas le même point de vue, manifestant même un optimisme relatif quant à des envolées imprévisibles qui seraient, si tel est le cas, tout à fait surprenantes.

Après une décennie florissante, le pétrole a subi de plein fouet les conséquences d’une surproduction tributaire de l’avènement des dérivés du gaz de schiste ainsi que d’une économie mondiale plombée par des projections économiques des plus alarmistes. Il ne pouvait pas en être autrement pour les autres matières premières, non alimentaires particulièrement, et le scénario, longtemps défendu, d’une demande portée au plus haut par la Chine, friande en cette phase décennale de développement accéléré, a beau parier sur l’âge d’or de la croissance mondiale.

Concrètement, il n’ y a pas eu de forte croissance dans les pays asiatiques et la reprise, en Europe et aux Etats-Unis, est restée tributaire d’un contexte géopolitique morose, de sorte que les prévisions sont en-deçà du seuil atteint par les échanges et que le pétrole, toutes catégories confondues, va connaître un prix à la lisière de la rentabilité pendant quelques mois encore.

Autant dire que la remontée des prix du cuivre, du minerai de fer et de quelques autres matières premières non alimentaires n’est pas pour demain.

Ce qui pénalise fortement les pays producteurs qui, profitant de l’embellie des années passées, ont investi dans l’ouverture de nombreuses autres mines et dans les mesures d’accompagnement de l’exploitation de ces richesses. Résultat, ils se sont retrouvés, à l’instar des pays producteurs de pétrole, avec une offre abondante sur les bras alors que la demande est de moins en moins soutenue.

Les analystes avancent différentes thèses pour expliquer le marasme actuel, les plus crédibles concernant la faiblesse patente du dollar volontairement entretenue par les Etats-Unis pour stimuler leurs exportations et surtout les prévisions économiques de la Banque mondiale, de plus en plus pessimistes pour l’année 2015. Mais le plus remarquable est qu’un grand nombre d’entre eux manifestent une certitude relative quant à la nécessaire remontée des prix de ces matières, au moment et à hauteur de celle de l’or noir.