Cependant, Fabius précise dans une déclaration rapportée par l’AFP qu’une participation des forces du régime syrien ne pouvait être envisagée que «dans le cadre de la transition politique», et a répété son leitmotiv selon lequel le président Bachar al-Assad ne pouvait pas «faire partie de l’avenir de la Syrie». Ceci dit, Paris n’envisage la collaboration avec l’armée syrienne qu’une fois engagée une transition politique, transition politique qui ne peut avoir comme issue que le départ du président Assad, selon Paris.
Faire les yeux doux à Moscou…
Toujours dans le registre des revirements spectaculaires, la France ne s’est pas gênée outre mesure d’envisager un nouveau rapprochement avec la Russie, l’un des fidèles alliés du régime de Damas, en reprenant à son compte l’idée d’une coopération, voire d’une coalition internationale unique pour lutter contre les terroristes de Daech. Pour rappel, il s’agit là d’une proposition faite par Moscou en septembre dernier, lors de l’Assemblée générale des Nations unies, mais qui avait été rejetée à l’époque en raison de la volonté russe d’associer le régime syrien à la lutte contre l’EI.
De toute façon, pour la France, «tous les moyens sont bons pour combattre Daech». Et c’est ce que confirme en des termes à peine voilés François Hollande qui a promis «solennellement» hier que la France mettrait «tout en œuvre» pour «détruire l’armée des fanatiques» des responsables des attentats de Paris, revendiqués par le groupe Etat islamique (EI).
Le chef de l’Etat français a également promis que «la France restera(it) elle-même, telle que les disparus l’avaient aimée, et telle qu’ils auraient voulu qu’elle demeure», dans son discours prononcé dans la cour d’honneur des Invalides, lors de la cérémonie nationale d’hommage aux victimes.
«Je veux dire simplement ces mots: la France sera à vos côtés. Nous rassemblerons nos forces pour apaiser les douleurs. Et après avoir enterré les morts, il nous reviendra de réparer les vivants», a déclaré le président de la République.
«Tous les moyens sont bons»
«A vous tous, je vous promets solennellement que la France mettra tout en œuvre pour détruire l’armée des fanatiques qui ont commis ces crimes, qu’elle agira sans répit pour protéger ses enfants», a-t-il ajouté. La France trouvera «dans le souvenir» des victimes «une raison de nous tenir debout, une raison de nous battre pour nos principes, une raison de défendre cette République qui est notre bien commun», a également affirmé le chef de l’Etat.
Par ailleurs, il faudra noter que la communauté internationale a relancé une dynamique pour trouver une solution politique à la guerre syrienne, avec deux réunions internationales à Vienne, en octobre et novembre, associant pour la première fois l’Iran, autre grand allié de Damas.
Une feuille de route prévoyant une rencontre entre opposition et éléments du régime d’ici le 1er janvier, la mise en place d’un gouvernement d’union d’ici six mois, une nouvelle Constitution et des élections dans les 18 mois, a été agréée. Paris, qui a longtemps réclamé le départ d’Assad comme préalable à toute négociation, a abandonné cette exigence il y a quelques mois. Mais M. Fabius s’est dit confiant qu’un processus politique aboutirait à son départ. «Il n’y a aucune chance, si l’élection est régulière, que Bachar soit élu», a-t-il estimé.