Les intervenants ont rappelé, chiffres à l’appui, les dégâts occasionnés par les pathologies liées au tabagisme.
Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale antitabac organisée par l’OMS le 31 mai de chaque année, l’auditorium du CHU Mohamed-Nedir de Tizi Ouzou a abrité hier une journée d’étude qui a regroupé un certain nombre de praticiens de la santé publique et des étudiants en médecine pour rappeler les multiples risques du tabagisme pour la santé. Placée cette année sous le thème “Le tabac, une menace pour le développement”, cette journée d’étude a été marquée à Tizi Ouzou par plusieurs conférences-débats portant sur “le tabac et les pathologies respiratoires”, “les données actuelles sur la lutte contre le tabac”, “les multiples dangers du tabac contre la santé publique”, “la menace du tabac contre la masse juvénile” et surtout une communication appuyée par une enquête sur “le tabagisme chez les adolescents scolarisés dans les établissements de la commune d’Akbil en Haute Kabylie”.
Tour à tour, les intervenants ont rappelé, chiffres à l’appui, tous les dégâts occasionnés par les graves pathologies occasionnées par le tabagisme en Algérie et dans le monde entier, tant chez les adultes que chez les adolescents qui sont de plus en plus attirés par la cigarette en milieu scolaire. Et si les données du ministère de la Santé énoncées par le Pr Abdelaziz, chef de service de pneumo-phtisiologie au CHU Nedir-Mohamed, ont rappelé à l’assistance qu’“en Algérie, le tabagisme touche désormais 15,7% d’enfants âgés de plus de 15 ans, 27% d’hommes et 1,7% de femmes”, les différents orateurs ont surtout insisté sur l’importance des services hospitaliers d’aide au sevrage pour les fumeurs, l’éducation et la sensibilisation des enfants dans les milieux familiaux et scolaires et surtout l’interdiction absolue de fumer dans les lieux et les transports publics qui n’est malheureusement pas appliquée rigoureusement dans notre pays.
Cela a d’ailleurs suscité de nombreux débats après chaque communication, même si on regrette toutefois qu’une telle rencontre, traitant d’un grave phénomène de santé publique, n’ait pas attiré beaucoup de monde à la salle de conférences du CHU. “Cette journée d’étude est une très bonne initiative pour sensibiliser la population aux méfaits du tabac. Nous avons surtout insisté sur le phénomène des enfants qui apprennent malheureusement à fumer en milieu scolaire, d’où la nécessité de convaincre justement les enfants à éviter de fumer dès leur jeune âge”, nous dira le Pr Abdelaziz en marge des travaux, tout en précisant que “le tabagisme est un danger qui menace effectivement une importante tranche de la population entre hommes, femmes et adolescents qui s’exposent ainsi à de nombreuses maladies incurables, telles que les cancers des poumons, des voies digestives, de la vessie, sans oublier les complications cardiovasculaires qui constituent le premier taux de mortalité dans le monde”.
Et le Pr Abdelaziz de conclure : “La solution réside dans les consultations d’aide au sevrage à l’hôpital, où les citoyens concernés auront droit à des prescriptions médicales et surtout à des séances de sensibilisation à la nécessité absolue de cesser de fumer qui a de nombreuses répercussions bénéfiques sur les économies financières et surtout la santé de l’individu.”
