Après l’agrément accordé, récemment, à une société de taxis qui s’est «spécialisée» exclusivement dans le transport de la gent féminine, quatre autres (4) nouveaux agréments viennent d’être octroyés par les services compétents.
Ainsi, le nombre de sociétés de taxi dans la wilaya d’Oran passera à 57, cela au moment même où des centaines de chauffeurs de taxi et de jeunes chômeurs, voulant se lancer dans cette activité, ne cessent de réclamer le déblocage des fameuses licences d’exploitation, exigeant également par la même occasion de passer aux licences administratives et non pas celles accordées par la Direction des moudjahiddine. Toutefois sur le plan réglementaire, la plupart des sociétés de taxi sont menacées de voir leurs agréments retirés pour la bonne et simple raison que la requalification du cahier des charges qui prévoit que chaque société de taxi doit s’équiper de système émetteur-récepteur (radio).
Il est à souligner que sur les nombreuses sociétés de taxis activant dans la wilaya d’Oran, seul un nombre infime d’entre elles travaille conformément au cahier des charges en vigueur. «Toutes les sociétés ne peuvent pas disposer de leurs propres antennes-relais, car d’abord l’achat de la fréquence coûte cher et même sans cela, pour des raisons sécuritaires, il nous est difficile d’obtenir les autorisations nécessaires pour l’installation d’antennes», dira à ce propos un des exploitants. Entre la location de la fréquence et l’installation du système d’émetteur-récepteur, selon le même interlocuteur, le coût global de l’installation et la mise en service de la radio seraient de 650 millions de centimes pour 30 radios.
Cet investissement est d’autant plus important qu’il est handicapant, essentiellement pour les porteurs de projets dans le cadre des dispositifs de l’Etat de l’insertion professionnelle (ANSEJ et CNAC). Ces entrepreneurs, faut-il le rappeler, sont des débiteurs qui sont tenus par l’échéance bancaire et par conséquent, il est difficile de concevoir pour ces jeunes patrons d’entreprises qui vont devoir subir l’immobilisation leurs véhicules et de ce fait, ils seront confrontés à des pertes sèches d’argent.

D’autre part, sur le registre du code de travail, là aussi, la réglementation ne serait pas claire, car il est à constater que chaque société a trouvé un terrain d’entente propre à elle pour organiser le cadre de travail. Mais le plus récurrent dans cette activité est l’adoption d’un contrat commercial se substituant à un contrat de travail en bonne et due forme.
Dans ce cas, le chauffeur est tout bonnement considéré comme un exploitant qui loue ces taxis et non pas comme employé, donc c’est une assurance passager, dont ils jouissent et qui, certes, utile en cas d’accident, mais sur le plan professionnel, les inspecteurs du travail ont préconisé, clairement au gérant des sociétés de taxis et dans l’attente d’une législation plus claire et plus détaillée sur le sujet, d’assurer leurs chauffeurs comme n’importe quel autre travailleur.
S. Messaoudi