« Nous sommes à la croisée des chemins car nous avons des problèmes de communication et de financement en dehors du ministère », tel est le constat fait, hier, par le professeur Abdelouahab Dif, président du Comité national de lutte contre les IST et le VIH/sida, lors de la Journée d’étude organisée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour marquer la Journée mondiale du sida.
Une journée placée sous le thème « zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida » et le slogan « pour une génération sans sida ». Pour M. Dif, « il est primordial d’aller vers la société et axer sur une meilleure épidémiologie ». Estimant que « les décès par cette maladie ne sont jamais évoqués ». Comme il exige la « lutte contre la discrimination qui sévit même dans le milieu hospitalier ».
Pour le président du Comité de lutte contre les IST/VIH/sida, « il est nécessaire de mettre en place un plan de communication au niveau des ministères de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Jeunesse ». Le Pr. Smaïl Mesbah, directeur de la prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles, a mis l’accent sur les mesures prises par le ministère pour répondre aux défis qui restent à relever et « atteindre les objectifs du millénaire pour le développement ».
Ceci, dira-t-il, « en mettant en place, par décret exécutif publié en mars 2012, un comité national de lutte contre les IST/VIH/sida, en dotant l’Algérie d’un plan stratégique 2012-2015, basé sur l’amélioration de la prise en charge et sa décentralisation et, enfin, en accordant une importance à la femme enceinte contaminée pour qu’il n’y ait plus de cas de sida chez le nouveau-né ».
La célébration de cette Journée permet à l’Algérie non seulement de réaffirmer son engagement à la déclaration politique sur le VIH/sida et le maintien des priorités établies dans le programme national de lutte contre les IST/VIH/sida, mais aussi de combler les lacunes, d’autant que l’épidémie exige la vigilance de tous. Le président du groupe thématique Onusida Algérie, représentant de l’Unicef en Algérie, Thomas Davin, a fait remarquer « qu’au bout de quatre décennies, nous sommes finalement en mesure de mettre fin à l’épidémie du sida.
L’objectif est clair : la prévention, le traitement, les soins et l’appui ». M. Davin a affirmé « qu’une chute de plus de 50% de nouvelles infections à VIH est enregistrée dans 25 pays depuis 2001. 13 pays sont situés en Afrique subsaharienne, région la plus touchée par le VIH. Sur les deux dernières années, on a enregistré une augmentation de 60% du nombre de personnes ayant accès à un traitement vital ».
Un vibrant hommage est rendu à notre pays qui est « aux avant-postes, en s’engageant depuis plusieurs années à mettre à l’échelle sa réponse nationale en direction de la réalisation de l’accès universel à la prévention, au traitement, à la prise en charge et à l’appui en matière de VIH comme indicateur, à mi-parcours de l’atteinte de l’objectif 6 du Millénaire pour le développement », dira-t-il. De son côté, le représentant d’Onusida Algérie, Adel Zeddam, a rappelé la situation dans le monde et dans la région Mena. Il ressort de sa présentation qu’« entre 2001 et 2011, une hausse de 210.000 de personnes vivant avec le VIH a été enregistrée dans les régions du Maghreb et Moyen Orient.
Comme on estime que seulement 7% des femmes enceintes positives ont bénéficié de service de prévention ». Cette rencontre de deux jours poursuivra ses travaux en ateliers dont les synthèses et les rapports des seront rendus dans l’après-midi d’aujourd’hui.
Souhila Habib