Dans l’attente de l’après-pétrole

Dans l’attente de l’après-pétrole

Même si l’Algérie a réalisé plus d’infrastructures en 10 ans, entre 2003 et 2013, qu’en 40 ans (1962- 2002), sa situation financière actuelle n’est pas des plus aisées. Les voyants de l’économie sont passés au rouge. Certes, beaucoup de projets sont en chantier (logements, barrages, autoroutes, métro, tramway, équipements publics…), mais cette performance est due, avant tout, à la manne pétrolière et à la hausse du prix du brut.

Le pays a engrangé plus de 800 milliards de dollars tirés de l’exploitation pétrolière et gazière ces quinze dernières années et le défi qui l’attend est d’utiliser cet important matelas en devises

pour préparer l’après-pétrole.

Le pays exporte peu en dehors des hydrocarbures. Son économie est entièrement dépendante du pétrole et du gaz qui assurent l’essentiel, voire la majorité des recettes en devises.

En pourparlers pour rejoindre l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’Algérie a demandé un délai de trois ans supplémentaires pour démanteler complètement les barrières tarifaires.

Elles ne le seront qu’en 2020Haut du formulaire. Bas du formulaireSans les exportations d’hydrocarbures et les ressources diverses qu’elles entraînent, le pays ne couvrirait que le 1/10e de ses dépenses budgétaires, soit l’équivalent de 7,5 milliards d’euros annuellement.

L’Algérie doit améliorer sa position, car il n’est pas normal qu’elle soit placée à la 150e place en termes de facilitation des investissements alors qu’elle a tous les atouts pour devenir une puissance régionale.

D’ailleurs le FMI table sur une croissance économique de 3,9% en 2016, très en deçà des potentialités existantes. Poussant ses pronostics jusqu’à long terme, le rapport du FMI table sur une croissance de 3,5% en 2020 pour le pays.

La croissance de l’Algérie reste en deçà de son potentiel, tant le pays dispose d’importants atouts pouvant lui permettre d’accéder à un rang de pays émergent en très peu de temps. Il a été recommandé aux autorités de faire preuve de davantage de discipline en matière de dépenses en instaurant une règle budgétaire pour gérer les recettes provenant des exportations d’hydrocarbures.

Alors que l’actuel prix de référence du baril de pétrole pour l’élaboration de la loi de finances s’élève à 37 dollars, le FMI préconise de définir un prix de référence plus proche de celui du marché international. Actuellement le prix du baril de pétrole, qui a frôlé les 30 dollars, a augmenté pour se situer aux alentours de 40 dollars.

De ce fait, l’Algérie a intérêt à orienter les investissements vers les secteurs de la production (agriculture, services, tourisme et industrie) en vue de créer davantage d’emplois.

La stimulation des investissements passe aussi et surtout par une réforme du marché financier afin de faciliter l’accès au crédit, en particulier pour les PME/PMI et lever les contraintes sur les procédures liées aux Investissements directs étrangers (IDE) en créant, en particulier, un « véritable guichet unique.

Même si l’Algérie a réalisé plus d’infrastructures en 10 ans, entre 2003 et 2013, qu’en 40 ans (1962- 2002), tous les voyants de l’économie sont passés au rouge en 2016. Il est vrai que l’Algérie est devenue un immense chantier : logements, barrages, usines de dessalement d’eau de mer, routes, autoroutes, métro, tramway, équipements publics, etc. Mais cette performance est due avant tout à la manne pétrolière et à la hausse du prix du brut depuis près de dix ans.

Le pays a engrangé plus 800 milliards de dollars tirés de l’exploitation pétrolière et gazière ces quinze dernières années. Les hydrocarbures assurent 98 % des recettes d’exportation, un tiers du PIB et les deux tiers des recettes budgétaires de l’État.

Comme dans les années 90, le FMI estime que l’Algérie devra commencer à réemprunter à partir de 2024. Et des voix officielles commencent à préparer l’opinion nationale.

La Chine, le premier partenaire économique de l’Algérie et deuxième puissance mondiale serait la plus indiquée pour nous prêter de l’argent sans intérêts… Il serait donc urgent que l’Algérie prépare l’après-pétrole et gaz.

Il faut aussi mettre en relief les « points forts » de l’Algérie, à savoir les importantes réserves de pétrole et de gaz, le potentiel dans les domaines des énergies renouvelables et du tourisme, et une situation financière extérieure « solide » avec un très faible endettement extérieur et d’importantes réserves de change, estimées aujourd’hui à 152 milliards de dollars.