Décision définitive ou momentanée ?
lIl est certain que les observateurs algériens et même étrangers, au fait de la question footballistique nationale, ont été quelque peu pris au dépourvu, pour ne pas dire désarçonnés, par la dernière décision que le BF a prise le 25 juillet dernier. Il faut dire que plusieurs décisions ont été ainsi avalisées, néanmoins celle relative à l’interdiction de recruter des joueurs étrangers, dès le mercato hivernal, a soulevé, faut-il le rappeler, beaucoup d’interrogations. Il y eut ceux qui l’ont applaudie alors que d’autres l’ont tout simplement rejetée, arguant le fait qu’elle porte directement atteinte à la liberté et la circulation des personnes. On avait applaudi du fait qu’elle pouvait offrir beaucoup plus de chances à nos jeunes talents de se frayer un chemin parmi les ténors, eux qui sont aussi bloqués par les binationaux qui sont de plus en plus nombreux dans la plupart des clubs de notre élite. Toutefois, il faut dire que face à la levée de boucliers, il fallait rectifier le tir ou du moins trouver une parade pour ne pas fermer définitivement la porte à une éventuelle négociation. La dernière sortie du président de la Ligue du football professionnel, Mahfoud Kerbadj, sur les ondes d’une radio nationale montre un peu la gêne créée par une telle mesure. Il avait en effet affirmé que : « le BF a pris cette décision pour permettre une meilleure réorganisation du recrutement du joueur étranger. Si d’ici le mercato d’hiver, on constate une réelle volonté de la part des clubs d’améliorer les conditions d’engagement d’un joueur étranger, la décision sera levée. » Nos responsables sportifs ont agi ainsi pour tenter de « secouer le cocotier ». Il a été constaté une certaine anarchie dans le recrutement des joueurs étrangers, puisque certains d’entre eux ne sont tout simplement pas payés, alors que d’autres ne prennent qu’une partie de leur argent. Ce qui explique que de nombreux cas litigieux ont été traités dernièrement par la FIFA. Comme les clubs ne réagissent pas vite, c’est la FAF qui est contrainte de pallier au plus pressé pour suppléer leurs défaillances.
La FAF veut placer les clubs d’élite devant leurs responsabilités en les obligeant à respecter la réglementation de la FIFA, notamment en ce qui concerne l’hébergement qui doit être décente, mais surtout « l’ouverture, pour le recrutement d’un joueur étranger, d’un compte bancaire, avec l’accord de la Banque d’Algérie, pour le transfert d’une partie de son salaire vers son pays. Il faut s’assurer scrupuleusement que le joueur étranger recruté a bel et bien évolué dans l’équipe première de son pays, même s’il faut ramener les fiches techniques des matches où il avait joué. Ne plus accepté un joueur qui aurait joué dans les catégories des U17 ou U20. » On peut comprendre la décision prise par le BF de la FAF et que le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, qui avait certainement été autorisé directement ou indirectement par le président de la FAF, veut diluer en une « décision non définitive, si… »
On cherche à obliger nos clubs à ne pas faire venir n’importe quel joueur. Si on doit le faire, on doit respecter les conditions imposées pour leur recrutement, et nos clubs le savent bien.

Hamid Gharbi