Dans deux interviews à la veille de l’élection du président du FCE, Hamiani et Haddad déballent tout

Dans deux interviews à la veille de l’élection du président du FCE, Hamiani et Haddad déballent tout

Explications et justifications pour le premier. Motivations et projets pour le deuxième. Le prochain président semble d’ores et déjà connu, puisque M.Haddad est seul candidat.

A la veille de l’élection de son prochain président, le FCE (Forum des chefs d’entreprises) dit tout, par la langue de son ex-président Réda Hamiani, et son «prochain» président, Ali Haddad, qui, tous les deux, se sont exprimés à coeur ouvert. Explications et justifications pour le premier. Motivations et projets pour le deuxième. L’ex et le successeur déballent tout.

En effet, dans deux entretiens diffusés hier par TSA, les deux hommes ont abordé des questions, sur lesquelles ils ne se sont jusque-là pas prononcés. Réda Hamiani a souligné que sa démission de la présidence du FCE était bénéfique pour lui-même et pour l’association, en précisant «je n’ai pas démissionné en claquant la porte du forum».

La raison serait, selon lui, son âge et son état de santé. Il a également précisé que sa démission n’avait aucun lien avec la polémique suscitée lors de l’élection du 17 avril dernier. «La presse s’est emparée de l’affaire et nous ne comprenons pas le déphasage entre la réalité des choses et ce que les journaux écrivent sur le FCE.» Selon lui, le nombre de démissions n’est que de trois, contrairement à ce que la presse a rapporté. M.Hamiani a affirmé que «le forum n’est pas en crise, et il n’est pas au bord de l’explosion» et de souligner: «Il n’y a ni climat de suspicion, ni dissension, ni crise interne». Toutefois, il a avoué que «les seules questions un peu délicates se posent lors d’élections à caractère politique compte tenu du fait que le Forum représente toutes les tendances existantes dans notre pays. Mais il y a des organes pour prendre les décisions».

M.Hamiani s’est dit étonné quant à la disposition de la LF 2015 relative au nouveau taux unique de l’IBS pour les entreprises de production et les sociétés de service. Cette mesure selon lui «diminue les incitations pour l’investissement productif au moment où les importations augmentent au détriment d’une production, qui s’atrophie». Il a souligné cependant que son association ne partage pas la démarche du législateur qui s’occupe de fiscalité et donc de recettes pour le Trésor, et qui cherche de ce fait à encourager l’élément dynamique de l’économie. Pour la chute du prix du pétrole, M.Hamiani a indiqué «pour le moment, il n’y a pas le feu. Nous avons les réserves de change et le Fonds de régulation des recettes pour faire face». Il a fait le parallèle entre le quotidien des ménages et leur pouvoir d’achat: «L’Algérie vit au-dessus de ses moyens.» La solution pour lui est de réduire ou contenir les importations, et ce, en produisant localement. Au sujet de Ali Haddad, «sûrement» le prochain président du FCE, vu qu’il est le seul candidat, M.Hamiani a tari d’éloges, en soulignant qu’il le soutenait dans sa candidature. «La candidature de Haddad est une aubaine et une chance pour le FCE» a-t-il souligné.

Par ailleurs, la motivation de M.Haddad de se porter candidat à la présidence du FCE, réside dans le fait qu’il a été à maintes fois sollicité. Son projet pour ce forum s’articule autour de six axes: la mise en place d’une connexion pertinente avec les pouvoirs publics en maintenant le dialogue et la concertation, oeuvrer pour faire du forum le pôle représentatif de l’entreprise algérienne, offrir une gamme de services à valeur ajoutée aux adhérents, à consolider et développer l’organisation interne du Forum, et stimuler les relations de partenariat à l’international. Selon lui, les principaux problèmes auxquels font face les industriels, sont les prêts bancaires, le foncier industriel et la bureaucratie. Pour M.Haddad le climat des affaires dans le pays «est très bon». M.Haddad a également démenti les rumeurs selon lesquelles il aurait exercé des pressions sur Hamiani pour qu’il démissionne. Critiqué pour les retards dans la livraison de ses projets, M.Haddad s’est justifié en déclarant que «la construction, c’est de l’art. Et l’art, on ne sait pas quand est- ce qu’on le termine».

Le patron de l’Erthb a souligné qu’il était un homme qui agit et qui ne parle pas.

Investissement à l’étranger et règle des 51/49%Concernant la règle d’investissement des 51/49%, l’ex-président du FCE a réitéré la position du forum, soit «contre sa généralisation à tous les secteurs». Pour lui, cette règle aurait pu avoir un sens si elle était appliquée seulement à des secteurs stratégiques. «Il est inconcevable de l’appliquer à des industriels étrangers, sans tenir compte des projets» a-t-il déclaré en ajoutant «on ne peut pas traiter de la même façon un vendeur de voitures avec un partenaire qui vient nous ramener l’expertise, le savoir-faire, la technologie». Pour sa part, M.Haddad emboîtant le pas à son prédécesseur, dira que «la règle des 49/51% est à mon sens obligatoire uniquement dans certains secteurs». Pour ce qui est de la dernière décision de la Banque d’Algérie, à savoir la possibilité pour les entreprises algériennes d’investir à l’étranger, M.Hamiani s’en est réjoui. Car certaines entreprises exportatrices avaient «besoin d’avoir des succursales à l’étranger pour pouvoir exporter… C’est carrément leur couper les ailes que de ne pas leur permettre de s’implanter à l’étranger notamment en Afrique». Même tempo chez M.Haddad: «C’est une très bonne chose.» D’ailleurs «on est en pourparlers sur plusieurs projets en France et en Italie pour des acquisitions dans le domaine de l’industrie notamment» a-t-il indiqué. A noter que l’élection du prochain président du FCE est prévue pour le 27 novembre prochain.