D’anciens éléments du GIA à la rescousse d’Aqmi à Tipasa «Katibat Essahel» ,derrière les attentats de Cherchell

D’anciens éléments du GIA à la rescousse d’Aqmi à Tipasa «Katibat Essahel» ,derrière les attentats de Cherchell

La «Katibat Essahel», qui signifie la «Phalange du Littoral», est derrière le double attentat-suicide perpétré le 27 août dernier contre le siège de l’Académie militaire interarmes de Cherchell, et qui a coûté la vie à 18 personnes, dont seize militaires et deux civils.

Dirigée autrefois par un certain chef sanguinaire «Khaled El Fermache», la phalange «Essahel», affiliée à Al Qaïda au Maghreb islamique est en train de se reconstituer dans les maquis de la ville côtière de Tipasa, apprend-on d’une source sécuritaire locale. La «Katibat Essahel», qui signifie la «Phalange du Littoral», est derrière le double attentat-suicide perpétré le 27 août dernier, contre le siège de l’Académie militaire interarmes de Cherchell, et qui a coûté la vie à 18 personnes, dont seize militaires et deux civils. La même phalange est en train de prendre position dans les maquis de la wilaya de Tipasa, d’autant que le positionnement de cette ville permet aux terroristes de la nébuleuse de circuler rapidement, voire plus facilement pour tenter d’atteindre les villes de Ain Defla et Blida. Ce choix porté par les sanguinaires d’Al Qaïda au Maghreb aux maquis de Tipasa leur permet également de relancer les attentats terroristes dans cette partie du pays. Selon les experts, le danger potentiel est de voir un retour des attentats terroristes à Tipasa, cette ville où les actions terroristes avaient totalement disparu durant plus d’une décennie, à l’exception de quelques tentatives avortées grâce au dispositif sécuritaire mis en place par les forces de l’ordre, mais aussi grâce aux frappes portées contre la nébuleuse. D’autre part, le double attentat kamikaze ayant visé il y a quelques jours l’Académie militaire de Cherchell avait relancé le doute chez la population locale de cette ville côtière. Cela dit, ce double attentat avait replongé les habitants et même les quelques passants au moment de l’attentat, à l’époque du GIA. Les habitants de Tipasa se souviennent surtout des exactions commises au cours des années 1990, par la fameuse «Katibat Essahel» (phalange du littoral), dirigée, à l’époque, par «Khaled El Fermache», l’un des plus importants «émirs» du GIA. La phalange du GIA, qui disposait de dizaines de casemates dans plusieurs maquis de la wilaya, notamment à Hattatba (le QG de cette phalange) et même près du féerique «tombeau de la chrétienne», ciblait cimetières, plages, villages, et populations, dont le massacre perpétré à Bouharoun et un autre à Haouch Gharbi, sur les hauteurs de Bou Ismaïl, et dressait de faux barrages, ayant fait de nombreuses victimes, parmi les estivants, avant que l’armée nationale populaire (ANP) et forces de sécurité ne réussissent à mettre hors d’état de nuire nombre d’éléments de la phalange et détruire leurs refuges. Al Qaïda au Maghreb semble, selon des informations en possession des services de sécurité, avoir réinvesti les anciens maquis du GIA, tandis que d’autres casemates sont la cible de la nébuleuse, dont plusieurs tentatives de repositionnement ont été enregistrées durant plus de deux ans. Pis, les terroristes affiliés à Al Qaïda au Maghreb ont bénéficié d’une aide très précieuse de la part d’anciens maquisards du GIA, à qui ils ont prêté main forte pour se repositionner dans certaines casemates. Il s’agit là des rescapés de la phalange de «Katibat Essahel». Ces derniers ont beaucoup aidé les terroristes d’Aqmi, selon nos sources. C’est ainsi que les deux derniers faux barrages annoncés dans la région, auraient été dressés par des terroristes se déplaçant en petits groupes, à travers des chaînes montagneuses, donnant sur une partie de l’ouest du pays, passant par différentes autres wilayas du pays, dont Ain Defla. Circuler en petits groupes est une «ruse» à laquelle avait recouru le GIA pour éviter que ses éléments soient repérés par l’ANP et les forces de sécurité. «Katibat Essahel» anéantie par l’ANP et les forces de sécurité, une autre organisation terroriste, «Djamaât Houmate Daâwa Salafia» (DHDS), dirigée par «Salim El Afghani», avait tenté de s’installer dans la région. La DHDS qui comptait environ une centaine d’éléments, guetterait l’anéantissement total du GSPC, ou «Aqmi» pour tenter de réoccuper le terrain. Il semble, aujourd’hui, que le terrorisme tente de récupérer les maquis de la wilaya de Tipasa où des caches pourraient avoir été aménagées et les retraits, après chaque attentat terroriste, soigneusement préparés. Ce qui dénote l’importance de la vigilance, à l’approche de la saison hivernale, surtout que les terroristes ont, pendant longtemps, profité des temps de pluie et de l’absence de l’éclairage public, sur certains tronçons routiers et autres lieux, pour dresser de faux barrages, souvent meurtriers.

Par Sofiane Abi