Le secrétaire général du FFS
«Ceux qui tiennent la décision dans l’appareil du FFS ont toujours refusé un audit financier qui a été, pourtant, toujours revendiqué.»
La direction du Front des forces socialistes (FFS) ne sait plus sur quel pied danser et n’arrive plus à gérer la crise née au lendemain des élections législatives du 10 mai dernier. Son premier secrétaire national, Ali Laskri, s’est livré d’une part, à une série de sanctions visant des cadres, osant critiquer le discours et les nouvelles orientations du parti. Et de l’autre, il s’en prend à d’anciens cadres lui demandant d’ouvrir les portes du dialogue et fournir des explications politiques aux nouvelles orientations entreprises par le FFS. «L’appareil du FFS n’a pas seulement dévié de sa ligne politique originelle, mais a changé de camp. Des signes avant-coureurs étaient perceptibles déjà en 2002 et dénoncés en temps réel par des militants qui avaient pris leur responsabilité devant l’Histoire», a soutenu Djamel Zenati, ancien directeur de campagne de Hocine Aït Ahmed durant l’élection présidentielle de1999. Selon lui, les diverses décisions prises ces derniers temps ainsi que la teneur des discours développés par la direction nationale, autorisent toutes les suspicions. Et de préciser que le potentiel de sympathie, de confiance et d’espoir suscité depuis sa création, chez les Algériennes et les Algériens, est brisé par la position inédite de l’actuelle direction refusant l’instauration d’un débat militant à tous les niveaux des structures et la fin de la confiscation de la décision politique par l’appareil. Une direction, explique-t-il, qui a opté pour une logique autiste, d’intox, de désinformation, mais surtout suicidaire en excluant des militants et cadres qui ont osé dire non à ceux qui ont dit oui à la normalisation du FFS. Tout en condamnant énergiquement les exclusions et les procès en sorcellerie d’un appareil isolé contre les cadres et les militants, Zenati a dénoncé l’enlisement du débat dans des luttes de caniveau, l’invective et les règlements de comptes entre «camarades» censés partager le même idéal démocratique. Pour ce qui est des accusations proférées, notamment en matière de cotisations, M.Zenati a soutenu que l’impasse politique de la direction et la prise de conscience de la base militante, sans oublier bien sûr les observateurs de la scène politique nationale, ont poussé la direction à s’embourber dans l’impasse. Cela explique d’autant plus les exclusions et les attaques menées contre des cadres qui ne demandaient pourtant qu’un débat et des explications. Concernant des accusations, M.Zenati a fait savoir qu’on s’interroge pourquoi la direction refuse de faire un audit financier, constituant la seule voie permettant de mettre à nu ceux qui ont accompli leur devoir envers le parti et ceux qui l’ont ignoré. D’où, selon lui, l’appel solennel lancé par les anciens cadres à tous les militants et sympathisants pour prendre en main le destin du parti afin de l’extraire des mains des imposteurs, tapis dans l’ombre, qui veulent souiller le sang des martyrs du FFS, reniant ainsi son combat pour la reconstruction de l’alternative démocratique.
Dans le même contexte, Ali Karboua, ancien premier secrétaire national, a souligné, pour sa part, que la direction du FFS s’est égarée politiquement et ne sait plus quel chemin emprunter. Elle est, dit-il, noyée dans des histoires organiques pour se séparer de la pratique politique. «Pourquoi ceux qui tiennent la décision dans l’appareil du FFS ont toujours refusé une audit financier que, pourtant, n’a jamais cessé de revendiquer», a-t-il fait noter, avant d’ajouter: «Faisons un audit financier et publions-le». Et de marteler: «Beaucoup d’argent a été gaspillé. Les militants doivent savoir par qui a été gaspillé cet argent et pourquoi?». S’agissant du cas de Karim Tabbou, ancien premier secrétaire national, ce dernier a souligné dans une précédente déclaration qu’il a tout mis en ordre avec la direction après son départ à la tête du parti. «J’ai fait mes passations de consignes avec Ali Laskri et un PV a été signé entre nous. Je ne leur dois rien et ils ne me doivent rien également».