Dame nature a mis à nu l’incurie des élus locaux : Les intempéries « noient » la campagne

Dame nature a mis à nu l’incurie des élus locaux : Les intempéries « noient » la campagne

Cette journée pluvieuse a réveillé les vieux démons des inondations de Bab El Oued. Mais après 16 ans, jour pour jour, les autorités locales ne semblent pas avoir retenu la leçon…

Alors que la campagne électorale bat son plein, Dame nature est venue mettre à nu l’incurie des élus locaux! En effet, pendant que les candidats à la joute électorale du 23 novembre prochain tentaient de convaincre les électeurs de voter pour eux, les intempéries sont venues «noyer» les communes, emportant avec elles les promesses des candidats! En l’espace de quelques heures de précipitations, l’Algérie s’est retrouvée sous les eaux. Un décor chaotique a marqué la journée de vendredi dernier, dans les rues de plusieurs villes du pays, particulièrement celles de la capitale. Routes barrées, inondations, dégâts matériels en tous genres, trémies inondées, citoyens forcés de passer la nuit sur les routes…C’est le bilan de cette journée d’averses enregistrées dans les wilayas du Centre, dont Alger qui a été littéralement…noyée. Même la nouvelle ligne ferroviaire qui relie Zéralda à Alger a été endommagée suite au dégarnissage du ballast provoqué par les fortes chutes de pluie! Hussein Dey et sa rue de Tripoli qui, depuis que le tramway a été mis en service, se transforment en piscine à ciel ouvert à chaque intempérie, n’y ont pas échappé. En l’espace de quelques heures, les routes et les artères de la capitale et de sa banlieue se sont transformées en lagune de Venise. Aucun quartier n’a échappé à la gadoue. Que dire alors des routes à grande circulation qui mènent vers la capitale (rocade Sud et avenue de l’ALN) qui se sont retrouvées submergées par les eaux, ce qui constituait une véritable menace pour les automobilistes. Une journée cauchemardesque donc qui a réveillé de vieux démons, ceux des inondations de Bab El Oued! Jour pour jour, il y a de cela 16 ans, des torrents de boue ont dévalé sur le quartier historique d’Alger, faisant plus de 700 victimes et près d’une centaine de disparus et des dégâts matériels importants dont 57 bâtisses détruites, estimées à 33 milliards de DA. La situation était revenue à la normale hier. Néanmoins, tout le monde s’accorde à dire que le pire a été évité. Des vidéos ont circulé pour montrer les conséquences dramatiques de ces intempéries. Les autorités locales ne semblent pas avoir retenu les leçons du passé! «Pendant que certains font tout pour convaincre les citoyens de voter pour eux, les communes que beaucoup d’entre eux ont «gérées» par le passé, ont failli disparaître sous les eaux. Si les intempéries sont certes des phénomènes naturels, leur gestion relève de la puissance publique», dénonce un internaute qui affirme que cette journée l’a fait passer d’indécis à abstentionniste! De l’aveu même de certains agents de la Protection civile, c’est l’obstruction des avaloirs qui a plongé la capitale sous les eaux. Un «remake» du vieux film que l’on nous sert chaque hiver! La négligence a effectivement tendance à devenir une culture chez les responsables des collectivités locales, occupés à «collecter», reléguant le désengorgement des avaloirs au second plan de leurs préoccupations! Pourtant, les services météorologiques ont bien mis en garde en diffusant un bulletin météo spécial. Encore une fois, les autorités n’ont pas pris leurs précautions. Prises de court, elles ne débouchent ces avaloirs qu’après les dégâts, après que les routes soient inondées et la circulation bloquée. Préférant faire ressortir la «gestuelle» à laquelle les citoyens sont habitués, celle de voir les employés communaux presser le pas sous la pluie afin de déboucher les collecteurs. Spécialistes et citoyens ne cessent de le répéter: «Ce travail aurait dû être fait bien avant l’arrivée des pluies!».Les mêmes dysfonctionnements sont mis au grand jour à chaque intempérie, mais les autorités continuent dans leur politique du bricolage. Des élus locaux qui n’arrivent même pas à nettoyer des avaloirs, mais qui aspirent à faire avaler la couleuvre électorale…!