Damas réitère son attachement à la solution politique qui préserve sa souveraineté

Damas réitère son attachement à la solution politique qui préserve sa souveraineté

ALGER- Le gouvernement syrien a réaffirmé qu’il était prêt à réagir positivement aux initiatives visant à mettre fin à la crise syrienne à condition que celles-ci préservent la souveraineté, l’indépendance et l’unité de la Syrie et que le peuple syrien décide de l’avenir de son pays sans aucune ingérence extérieure.

« Le gouvernement syrien a confirmé sa volonté de réagir aux initiatives susceptibles d’aider les Syriens à mettre fin à la crise, à condition que celles-ci préservent les constantes nationales représentées par le gouvernement syrien, en vue de préserver principalement la souveraineté, l’indépendance et l’unité de la Syrie et pour que le peuple syrien ait le droit exclusif de déterminer l’avenir de son pays sans aucune ingérence extérieure », a déclaré mercredi l’ambassadeur syrien Bachar al-Jaafari, lors d’une session au Conseil de sécurité de l’ONU.

M. Al-Jaafari a souligné que « les pays soutenant le terrorisme exploitaient les plate-formes de l’ONU chaque fois que l’armée syrienne progressait face aux groupes terroristes afin d’exercer un chantage et une pression politique sur la Syrie et d’empêcher ces avancées », appelant le Conseil de sécurité à « faire clairement connaître sa position » et rejetant « la présence militaire étrangère sur le territoire syrien « .

Il a déclaré que le gouvernement syrien était engagé dans des discussions « positives et ouvertes » lors des pourparlers de Genève, du processus d’Astana et de la conférence de dialogue national syro-syrien à Sotchi (en Russie). « Mais l’obstruction venait toujours d’autres parties qui refusaient de négocier et de parier sur le terrorisme et les interventions extérieures. »

Damas refuse toute feuille de route sans sa participation

Suite aux nombreux appels à accélérer la formation du comité pour discuter de la Constitution en Syrie afin d’aller vers une transition dans le cadre de la solution politique à la crise, Damas a confirmé « son rejet de toute feuille de route n’y participant pas », notant que « la Constitution et tout ce qui s’y rapporte est purement syrien ».

Des membres européens du Conseil de sécurité des Nations unies ont appelé, mercredi, les acteurs politiques syriens, en particulier le gouvernement, à former un comité chargé de rédiger la Constitution et d’organiser des élections « libres et équitables » dans le cadre de la nouvelle Constitution sous les auspices de l’ONU.

« Nous appelons toutes les parties, et en particulier Damas, à s’engager de manière constructive avec l’envoyé de l’ONU dans le but – dans les meilleurs délais et sans retard supplémentaire – de former une commission constitutionnelle complète et crédible », ont déclaré les membres de l’UE dans un communiqué.

Dans sa réponse à cet appel, Bachar al-Jaafari a déclaré que « la Syrie ne reconnaît aucune feuille de route qui n’y participe pas et que les Nations Unies ne devraient pas faire partie de rassemblements politiques hostiles ».

Il a souligné que « la Constitution et tout ce qui la concerne est une affaire syrienne. La Syrie n’acceptera aucune idée constituant une ingérence dans ses affaires intérieures ou pouvant y conduire ».

Le gouvernement syrien « a présenté une vision pratique et intégrée » sur la manière de constituer un comité pour discuter de la Constitution, du mandat et du mécanisme d’action et a remis la liste des membres soutenus par le gouvernement syrien aux Nations Unies, mais cette question est restée prise en otage par les divergences entre les parties concernées, y compris l’ONU.

Le gouvernement syrien refuse d’accepter la liste finale établie par les Nations Unies, car elle contient des noms « hostiles » pour Damas.

Pour sa part, le président russe Vladimir Poutine a loué les « mesures prises en Syrie », estimant que  » la tâche principale en Syrie à ce stade est la formation du comité constitutionnel et le lancement des opérations de reconstruction », ajoutant que « Moscou travaille avec ses partenaires à la mise au point de mécanismes permettant de faire avancer les travaux sur le terrain » .

De Mistura espère former un comité constitutionnel avant son départ

L’envoyé spécial de l’ONU en Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré qu’il espérait que le comité de la constitution serait formé avant de quitter ses fonctions à la fin du mois de novembre pour des « raisons personnelles ».

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité, il a reçu une invitation du gouvernement syrien à se rendre la semaine prochaine à Damas, où il envisage de discuter de la formation du comité de rédaction de la nouvelle Constitution en Syrie.

La liste du gouvernement syrien et des 50 membres de l’opposition à la commission « ne fait pas de doute », a déclaré de Mistura, ajoutant que l’objection restait principalement soulevée par le gouvernement sur une troisième liste créée par les Nations unies, comprenant des représentants de la société civile, des chefs tribaux, des experts et des femmes.

L’envoyé de l’ONU a déclaré qu’il espérait qu’il serait « en mesure » d’émettre des invitations à la convocation du comité constitutionnel, en espérant que ce serait le mois prochain.

« Les Nations Unies ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour trouver le moyen de convoquer un comité constitutionnel crédible et équilibré », a-t-il déclaré, s’engageant à faire plus de travail rapidement le mois prochain, profitant ainsi du créneau opportun d’Idleb, province du nord-ouest de la Syrie.

De Mistura est le troisième envoyé spécial de l’ONU en Syrie depuis le début du conflit en 2011 en Syrie, après l’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan et le diplomate algérien Lakhdar Brahimi.