Damas appelle à une enquête sur les « crimes » de la coalition internationale sur son territoire

Damas appelle à une enquête sur les « crimes » de la coalition internationale sur son territoire

ALGER – La Syrie a appelé le Secrétaire général des Nations unies et le Conseil de sécurité à créer un mécanisme international pour mener une enquête sur les « crimes » commis par la coalition internationale sous commandement américain sur le sol syrien, alors que des efforts internationaux sont déployés pour la tenue d’une réunion internationale sur la SUR à Istambul fin novembre.

Le ministère syrien des Affaires étrangères et des Expatriés a dénoncé, samedi, dans un communiqué, les frappes meurtrières menées vendredi par l’aviation de la coalition conduite par les Etats-Unis contre un village de Hajine à l’est de la ville de Deir Ezzor, faisant état de 26 morts parmi les civils et d’importants dégâts causés aux infrastructures.

Dans deux messages adressés au Secrétaire général de l’ONU et au président du Conseil de sécurité, le ministère syrien des Affaires étrangères a indiqué que « la Syrie réclame de nouveau au Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités pour empêcher la répétition de ces agressions et de ces massacres et de créer un mécanisme international indépendant et impartial pour mener une enquête sur ces crimes, pour les condamner et demander des comptes à ceux qui les commettent ».

La diplomatie syrienne a considéré que « le crime commis par la coalition illégale de Washington dans le village de Deir al-Zour et d’autres crimes sont une nouvelle preuve que les pays de cette alliance méprisent la vie de personnes innocentes et les dispositions du droit international ».

« La Coalition a délibérément pris pour cible les quartiers résidentiels de la ville de Hajine, à l’est de la ville de Deir al-Zour, tuant 26 civils, pour la plupart des femmes et des enfants, dans les maisons situées près de la mosquée Khaled ben al-Waleed, et blessant des dizaines de civils innocents », a précisé la diplomatie syrienne, affirmant que « le nombre de victimes est susceptible d’augmenter à cause des raids continus et la difficulté de soulever les blessés des décombres alors qu’autres personnes sont dans des situations critiques ».

Le ministère syrien a souligné, dans ses lettres, que « les forces de la coalition avaient déjà commis plusieurs autres crimes dans la même région, tandis que le Conseil de sécurité restait suspicieux au sujet de ces massacres sans prendre des mesures pour les arrêter ».

La diplomatie syrienne a relevé, dans ces correspondances, que les attaques de la coalition sont devenues « systématiques, délibérées et permanentes », les accusant d’avoir utilisé des « armes internationalement interdites, tel que le phosphore blanc ».

Appelant le Conseil de sécurité à agir « immédiatement pour mettre fin à ces crimes et empêcher qu’ils ne se reproduisent », la Syrie s’est élevée contre « l’hypocrisie » des pays de la Coalition, qui « défendent le respect des dispositions de la Charte des Nations unies, des droits humanitaires, mais continuent à cibler des civils syriens, tandis que des groupes terroristes exhibent leurs armes en plein jour à quelques kilomètres des lieux des forces d’occupation américaines et de leurs agents à l’est de l’Euphrate et dans la région d’al-Tanf ».

Nécessité de la constitution d’un comité constitutionnel dans les plus brefs délais

Les préparations pour une rencontre internationale dans le cadre des négociations d’ »Astana » sur la Syrie sont en cours. Cette rencontre qui aura lieu la fin novembre aura pour but d’enlever les obstacles pour la formation d’un comité constitutionnel tel que déterminé par la communauté internationale, en vue de la résolution de la crise syrienne.

La question de la formation d’un tel comité revêt une importance capitale pour le peuple syrien et la communauté internationale, toutefois un différend réside dans la manière par laquelle ce comité sera choisi et quelles seront les mécanismes de son action et les prérogatives qui lui seront attribuées.

Le but principal derrière la formation de la nouvelle constitution de la Syrie est bien la sortie d’une crise sanglante qui s’est déclenchée en 2011 et qui a été à l’origine de la mort de plus de 360 milles personnes ainsi que le déplacement plusieurs milliers d’autres. La constitution du comité constitutionnel a été décidée, lors de la rencontre d’Istambul qui a eu lieu le 27 octobre dernier entre les chefs d’Etat turc, russe, français et la chancelière allemande.

Par ailleurs, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompéo a eu une discussion téléphonique avec l’envoyé spécial des Nations unie pour la Syrie Staffan De mistura axée sur la constitution d’un comité constitutionnel dans les plus brefs délais.

M. Pompéo a réitéré l’engagement de son pays à soutenir les efforts diplomatiques du représentant des Nations Unie pour la Syrie en vue de trouver une issue pacifique à la crise dans le cadre de la résolution N2254 de l’ONU.

Dans ce même registre, un responsable russe, Alexandre Lafarntif, a indiqué qu’il y a un consensus international sur la nécessité de la tenue de la rencontre d’Istambul la fin du mois en cours.

Sur un autre registre, il a été signalé selon des médias que les organisations terroristes qui opèrent en Syrie ont violé les accord sur les « zones de désescalade » dans plusieurs régions notamment dans la province d’Idleb.