Le commissariat du Festival international de la bande dessinée d’Alger (FIBDA) organise, en partenariat avec l’Office national des droits d’auteur et droits voisins (ONDA), une exposition sur la bande dessinée algérienne à l’IMA de Paris jusqu’au 17 avril. Intitulée “Caractères, 50 ans de BD algériennes”, elle retrace le parcours de la BD algérienne, des années cinquante jusqu’à nos jours, et regroupe les planches de pas moins de cinquante artistes. Dans cet entretien, Dalila Nedjem est revenue sur les travaux présentés lors de l’exposition, la situation du 9e art en Algérie, ainsi que les jeunes talents, notamment les mangakas.
Liberté : Cet événement signe votre première participation à l’IMA. Pouvez-vous nous présenter plus amplement cette exposition ?
Dalila Nedjem : Cette exposition qui a pour titre “Caractères” présente l’ensemble des travaux de tous nos artistes, c’est-à-dire les précurseurs et la nouvelle génération. Elle est composée de 120 planches dont une partie, c’est des originaux ! Pourquoi le titre “Caractères”, car il définit les traits et la force de chaque bédéiste, surtout dans les thèmes qu’ils abordent.
L’exposition s’est déjà tenue à Angoulême pour le cinquantenaire de l’indépendance, quelles sont les nouveautés apportées cette fois-ci ?
L’exposition a été présentée au Fibda en 2012 pour le cinquantenaire de l’indépendance, en 2013 à Angoulême, en 2014 à Montréal et en 2015 à Lyon. La nouveauté reste évidemment le travail continu depuis 2010 de la nouvelle génération. Donc de nouvelles planches surtout dans le style manga qui, il faut le reconnaître, s’est considérablement bien développé et surtout amélioré.
Autres participants, les jeunes mangakas des éditions Z-Link. Est-ce leur première contribution à un événement d’une telle envergure ? Et quel sera leur apport à l’exposition ?
Les deux plus jeunes mangakas dont une réside à Constantine et la seconde à Tizi Ouzou ont toutes leur place dans cette exposition comme les autres auteurs plus ou moins jeunes, ce sont de vraies passionnées du neuvième art. Elles maîtrisent bien le style manga. Leurs albums sont intéressants et notre devoir est de valoriser leur travail et leur permettre d’exposer et rencontrer un public plus large.
Qu’apportera l’exposition de la BD algérienne sur la scène internationale ?
Sur la scène internationale, le neuvième art en Algérie est connu et reconnu. Nous sommes les pionniers. Nous avons un patrimoine très riche datant des années soixante, une production certes insuffisante mais qui nous permet d’avoir une bonne place à l’international. La preuve, cette invitation de l’Institut du monde arabe (IMA). Je tiens à préciser que nous avons également présenté l’exposition en Grèce et à Madrid l’année dernière, mais seulement quelques auteurs ont pu participer.