Comme pour la décharge de Oued Smar dont la fermeture progressive a laissé place à un programme de réhabilitation mené à une cadence très appréciable, le centre d’enfouissement technique (CET) d’Ouled Fayet a été fermé officiellement dans la perspective de subir à son tour des travaux d’aménagement.
L’annonce a été faite mardi dernier par la ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement alors qu’elle effectuait, en compagnie du wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, et d’une délégation de cadres centraux de son département ministériel et ceux de la wilaya, une visite d’inspection dans plusieurs centres de gestion du volet hygiène de la capitale. Et c’est sur les lieux de la décharge qu’elle a annoncé la fermeture de celle-ci rappelant le respect du délai fixé par Sellal lors de l’inauguration, en juillet dernier, du CET Hamici à Mahelma.
Interpelé par l’état, faut-il le rappeler, critique de saleté atteint notamment dans la capitale, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre un plan de gestion environnementale consistant à introduire des techniques modernes tant en matière de traitement que de la collecte.
Pourquoi pas tant que le matelas financier est confortable. Les enveloppes allouées aux divers chapitres de ce secteur permettent en effet d’acquérir des moyens dont il faut reconnaître qu’ils ne sont pas à la portée de beaucoup de pays. Mais devant les “mises en demeure” relayées çà et là, les pouvoirs publics ont fini par prendre le taureau par les cornes.
Du moins, c’est le souhait des Algérois dépités par la triste mine de leur ville. Ainsi, le renforcement en moyens humains s’exprime par un effectif global de 7 370 agents répartis sur, en plus du traditionnel Netcom, les Epic Extranet (destinée à la prise en charge des 29 communes situées en extramuros) et Gecetal (dont la mission est de gérer les centres d’enfouissement techniques des déchets ménagers d’Alger, soit inertes au niveau de Hamici, soit en créant un marché de déchets recyclables sur Internet, tout en contrôlant et suivant les étapes de traitement des déchets), les régies des communes et dans le cadre du programme Blanche Algérie. En moyens matériels, la commande compte 595 matériels roulants comprenant des bennes tasseuses, camions à bennes, engins, balayeuses, camions laveurs et camions citernes, des équipements de nettoiement (remorques, conteneurs métalliques, bacs en acier galvanisé qui remplacent les bacs en plastique objet de vols fréquents en raison de la facilité de leur recyclage par les réseaux de trafiquants). L’acquisition de ces matériels, dont la short liste est ouverte à toutes les marques répondant aux normes universelles, a fait l’objet de 179 marchés pour un montant de 6 milliards de dinars répartis entre Extranet, Netcom et les communes. En plus de ces établissements cités, deux autres Epic sont également mobilisées à savoir Hurbal (chargé de la prévention contre les MTHA, la lutte contre les insectes et rongeurs et la prévention contre les zoonoses) et Asrout (chargé de la maintenance des réseaux routiers et d’assainissement). Les cinq Epic (Netcom, Extranet, Gecetal, Hurbal et Asrout) totalisent un effectif de 12 553 agents et disposent de 1 220 camions et engins. Pour revenir au CET d’Ouled Fayet, il y a lieu de savoir que sa fermeture, retardée à plusieurs reprises, a été décidée suite aux incessantes réclamations des habitants des communes voisines qui ont eu à subir des désagréments insupportables des années durant. Depuis son ouverture en 2001, ce site recevait plus de mille rotations par jour ce qui a provoqué sa saturation.
Réghaïa : le même sort qu’Ouled Fayet
À noter que la décharge d’Oued Smar, fermée il y a juste une année, jouit actuellement d’une grande attention de la part des services de la wilaya. La ministre et le wali, qui ont tenu à escalader son point culminant à 50 mètres du niveau de la route, ont eu à prendre connaissance de l’avancement des travaux de sa réhabilitation en parc urbain et en lieu de détente, de loisirs et d’éducation environnementale pour la banlieue Est d’Alger. S’étendant sur 204 ha, elle comprendra un ensemble d’installations et d’équipements culturels, ludiques, sportifs et de loisirs avec des sentiers pédestres, cyclistes, une ceinture verte et des aires de jeux avec clôture végétalisée.
Comme pour Oued Smar, la fermeture définitive du CET d’Ouled Fayet connaîtra à son tour des travaux d’aménagement confiés à un groupement d’entreprises algéro-espagnoles, travaux qui s’étaleront sur une période de 23 mois avec la création d’un parc paysager sur 40 ha qui sera intégré au parc des Grands Vents. En substitution à cette décharge, un CET est prévu à Corso près de Réghaïa, ce qui n’est pas pour plaire aux habitants et riverains de cette localité. Questionnée sur la révolte des habitants qui
ont manifesté récemment leur colère à ce sujet, la ministre a fait savoir que le choix de tel ou
autre site pour servir de centre d’enfouissement technique des déchets ménagers ne se fait pas fortuitement.
Il y a des études préalables à toute décision et les services compétents en tiennent compte avant de se prononcer. De même qu’elle a expliqué la durée limitée d’un CET. Autrement dit, celui de Réghaïa fera l’objet, à l’instar du CET d’Ouled Fayet, d’une fermeture et par la suite d’une réhabilitation. À rappeler que dans le cadre de l’application de la loi 01-19 du 21 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et l’élimination des déchets, mise en œuvre par le Progdem de la wilaya d’Alger, 62 projets ont été réalisés ayant donné lieu à l’éradication des 8 décharges sauvages et 374 points noirs et la neutralisation de 2 installations. Cette opération a été lancée en décembre 2013. Les projets en question consistent en la création de CET au niveau de Staoueli, Ouled Fayet, Hamici, Réghaïa-Corso. Avec une capacité de 10 millions de tonnes, le CET de Hamici, inauguré l’été dernier par le Premier ministre, assure le traitement des déchets ménagers des communes de l’ouest de la capitale. Il comprend, en plus du casier, un ensemble d’ouvrages dont un centre de tri d’une capacité de 24 tonnes/heure et une station de traitement de lixiviats.
À noter que Dalila Boudjemaâ et Abdelkader Zoukh ont, lors de cette visite, inspecté un point de rassemblement du carton et papier au quartier El-Djorf dans la commune de Bab-Ezzouar, un chantier typique Blanche Algérie, le parc Extranet à Dar El-Beïda, le lancement des travaux du site combiné à Saliba (Baraki) concernant le regroupement du papier et carton. À retenir, enfin, que le programme Blanche Algérie comprend 242 projets pour un montant financier de près de 830 millions de dinars prévoyant la création de 1 936 emplois.
A. F