La compagnie aérienne nationale Air Algérie a alloué une enveloppe financière de plus 700 millions de dollars pour l’acquisition de nouveaux avions, a indiqué jeudi dernier à Alger le P-DG de la compagnie, M. Abdelwahid Bouabdallah.
« Plus de 700 millions de dollars sont alloués à l’acquisition de différents types d’appareils neufs (…), il n’y a pas une limitation du budget consacré au renouvellement et au renforcement de notre flotte », a-t-il expliqué à la Radio nationale.
Air Algérie va ainsi recevoir prochainement les 4 derniers Boeing 737 inscrits dans le cadre du programme de renforcement de sa flotte comprenant au total 11 appareils.
Il est question également d’acheter 4 appareils « petits porteurs » d’une capacité de 70 places, destinés à la desserte de régions enclavées, et 7 gros porteurs de 250 places, ainsi que des avions pour les évacuations sanitaires.
Air Algérie s’attèlle également à renforcer ses effectifs en recrutant dernièrement plus de 1.000 nouveaux travailleurs, a-t-il ajouté.
La compagnie compte aussi se doter de « meilleurs » outils de gestion et de contrôle de la facturation des billets, a ajouté le P-DG.
Concernant la billetterie électronique, M. Bouabdallah a déploré le fait que le paiement des billets d’Air Algérie via Internet est considéré par les autorités compétentes comme « un moyen non sûr ».
« Nous avons travaillé durant plus d’une année notamment avec la Crédit populaire d’Algérie (CPA) pour mettre en place une plate-forme permettant l’achat en dinars des billets d’avions de la compagnie et après on nous a dit que ce n’est pas un moyen de paiement sûr (…). Quand nous nous adressons à la Banque d’Algérie, ils nous disent que c’est le ministère des Finances et vice-versa », a-t-il expliqué.
M. Bouabdallah a souligné, toutefois, les efforts d’Air Algérie de maintenir les prix de ses billets en adéquation avec le pouvoir d’achat du citoyen, indiquant qu’une nouvelle réduction sera bientôt appliquée aux personnes âgées.
Pour ce qui est des retards enregistrés par les avions d’Air Algérie, il a affirmé que la compagnie « est en train de faire le nécessaire pour les réduire de plus en plus », ajoutant que les durées de ces retards se comptent actuellement en minutes au lieu d’heures auparavant.
A une question sur le maintien de certaines dessertes « peu rentables », il a fait savoir que l’Etat continue à maintenir et à soutenir des dessertes vers des pays africains par solidarité, citant le cas des vols Alger-Ouagadougou ou Alger-Bamako.
Bouabdallah pour une détermination »des actes de gestion pénalisables et non-pénalisables »
Le P-DG de la compagnie aérienne nationale Air Algérie, M. Abdelwahid Bouabdallah, a souligné Alger la nécessité de déterminer « l’acte normal de gestion non-pénalisable » et « l’acte anormal pénalisable ».
« Il est nécessaire de déterminer avec exactitude l’acte normal de gestion non-pénalisable et l’acte anormal de gestion pénalisable », a-t-il indiqué à une question sur la dépénalisation de l’acte de gestion décidée lors du dernier Conseil des ministres, dans une déclaration à la Radio nationale.
M. Bouabdallah s’est dit contre »l’impunité des actes graves de mauvaise gestion » et pour une implication des gestionnaires dans l’élaboration d’un code algérien des affaires, conforme aux normes universelles.
Pour le P-DG d’Air Algérie, »le contrôle et l’instruction des forfaits de gestion nécessitent des enquêteurs et des juges formés et spécialisés en gestion d’entreprise ».
Il a déploré, toutefois, le fait que « de nombreux hauts gestionnaires ont été sévèrement punis pour avoir commis des erreurs insignifiantes et que d’autres, innocents, ont été emprisonnés durant des années puis relâchés sans jamais être indemnisés ou réintégrés dans leurs postes ».
« Beaucoup de chefs d’entreprises publiques ont été mis en prison à cause d’un code des marchés qui, en fait, ne concernait pas le secteur public. Il ne l’ait devenu que récemment », a-t-il encore ajouté.
M. Bouabdallah a souligné, à cet effet, la nécessité d’élaborer plusieurs codes des marchés en tenant compte des spécificités des secteurs et des entreprises, qui y activent.
« Les négociations dans le cadre des passations de marchés sont souvent synonymes de risques de fraude. Or, le code des marchés le permet, à condition d’établir un cahier des charges sérieux et clair », a-t-il expliqué.
Estimant que seules la conscience et l’intégrité des responsables peuvent être le véritable garant d’une gestion rationnelle, M. Bouabdallah a souligné « la facilité pour un gestionnaire de trouver des brèches en élaborant, par exemple, un cahier des charges sur mesure au soumissionnaire qu’il désire avantager ».
« Sonatrach avait choisi de céder un marché de construction d’un pipeline à l’italien Saipem, alors que l’offre de la société nationale Cosider était de moins 24 milliards de dinars. Sonatrach avait opté pour ce groupe italien en taillant un cahier des charges conforme à son profil », a-t-il fait savoir.
Il a plaidé, par ailleurs, pour une révision du crédit documentaire (Crédoc), qui n’est, selon lui « une bonne chose qu’en façade ».
« La mise en œuvre du »Crédoc » n’est une bonne chose qu’en façade. Il a permis surtout l’enrichissement des sociétés chargées de délivrer des certificats de conformité », a-t-il affirmé. Selon lui, cette réglementation introduite par la loi de finances complémentaire de 2009, engendre des pertes financières considérables pour la compagnie aérienne nationale.
« Le respect de toutes les procédures, telles qu’imposées pour l’affrètement d’un avion nous fait perdre beaucoup d’argent », a-t-il déploré.
Les pertes financières causées par le »Crédoc » à Air Algérie »se chiffrent en millions de dollars », a-t-il précisé.