Le rapport de la commission nationale de surveillance des dernières élections locales a fait sortir des ses gonds le ministre de l’Intérieur Dahou Ould Kablia qui qualifie Mohamed Seddiki, président de cette commission de « provocateur ».
Il faut dire que les rapports entre les deux hommes se sont dégradés pendant le mandat de la commission qui reprochait au département de Dahou Ould Kablia de ne pas mettre à sa disposition la logistique nécessaire pour l’accomplissement de sa mission.
Pour revenir au contenu de ce rapport, qui jette un discrédit sur la dernière élection locale « marquées par des dépassements et des fraudes », le ministre de l’intérieur reproche à ses rédacteurs (les représentants des partis) de ne pas avoir de preuves tangibles qui sont de nature à étayer les constats faits.
Pour autant, le ministre de l’intérieur a admis l’existence « de quelques dépassements », en rappelant qu’ils les ont reconnus lors de sa conférence, le jour de la proclamation des résultats du scrutin. « Ces dépassements, somme toute mineurs, ne sont pas de nature à remettre en cause le scrutin dans sa globalité » avait dit en substance Dahou Ould Kablia, ce jour-là.
Le ministre s’est également défendu des accusations d’entraves portées par la commission contre l’administration centrale. « Tous les moyens nécessaires sont dégagées par le ministère, tant au plan national, qu’au niveau local pour que la commission puisse accomplir pleinement sa mission », a expliqué le ministre de l’Intérieur.
S’agissant de l’intrusion de l’argent sale lors de la campagne et de l’achat des voix des lecteurs le jour des élections, Dahou Ould Kablia n’en disconvient pas, considérant que « c’est un phénomène national ». Sauf qu’il en impute la responsabilité au partis politiques eux même ajoutant que son département y est totalement étranger.
Pour rappel, le rapport de la commission pointe un certains nombre d’aspects qui ont affecté son crédit. En particulier, le vote des militaires dans certaines régions du pays, la non maîtrise du fichier électoral, l’intrusion de l’argent sale. Ce rapport a été signé par un quarantaine de partis, c’est-à-dire par la totalité.