Le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia a affirmé que « la révision de l’article relatif au mandat présidentiel au titre de la révision de la Constitution n’est pas exclue ».
Dans un entretien au quotidien « Echourouk » paru dans son édition de mardi, M. Ould Kablia a dit « ne pas écarter que certaines propositions puissent verser dans le sens d’un amendement de l’article en question. Tout est possible en fonction du groupe de travail ».
Dans ce contexte, le ministre a rappelé la déclaration du président de la République qui avait affirmé que « la révision sera profonde et impliquera tous les acteurs ». La révision constitutionnelle sera ouverte à toutes les propositions émanant notamment des partis politiques et de la société civile et qui doivent être préalablement soumises au Président de la République.
Concernant la décision d’associer les partis politiques et les personnalités nationales au processus de révision des lois annoncé récemment par le président de la République, M. Ould Kablia a souligné que cette décision « dépasse le ministère de l’Intérieur et le Gouvernement décidera des modalités d’examen et d’enrichissement de ces textes.
Quant aux dossiers prioritaires inscrits dans l’arsenal des lois de réforme, M. Ould Kablia a cité les lois électorale et sur les partis « qui seront fin prêtes avant les échéances de 2012 ».
Concernant les « marches du samedi » le ministre a affirmé qu’elles « se sont avérées vaines et que leur objectif est désormais connu. Il s’agit, en fait, de man£uvres provocatrices qui relèvent de l’exhibitionnisme », a-t-il dit, affirmant que Ali Yahia Abdennour et Said Saadi « refusent de s’adresser aux Algériens à travers la télévision ».
« Ces personnes tentent de tout mettre en oeuvre pour semer anarchie et discorde », a déclaré M. Ould Kablia affirmant que l’interdiction des marches à Alger « s’inscrit dans le cadre des mises en garde adressées par le président Bouteflika contre toute tentative de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays ». Evoquant la carte politique en Algérie, le ministre a indiqué qu’ »elle compte 28 partis politiques dont la majorité sont conjoncturels et n’activent qu’à l’approche des élections locales et législatives ».
S’agissant des demandes d’agrément déposées auprès du ministère de l’Intérieur, M. Ould Kablia a précisé que son département a, jusqu’à présent, recensé 42 demandes indiquant que certains demandeurs d’agrément étaient encore à la recherche de militants. »Les demandes des formations qui occupent le champ médiatique ont été transmises au gouvernement pour examen et définition des délais et modalités d’octroi d’agrément », a-t-il ajouté.
S’exprimant sur des demandes soumises par certaines figures qui activaient au sein du parti dissous, M. Ould Kablia a souligné que les demandes déposées auprès du ministère de l’Intérieur « ne comportaient aucun nom associé au FIS dissous dont le dossier ne constitue plus une affaire pour nous après que la Justice s’est prononcée ».
Rappelant que le ministère de l’Intérieur ne reconnait pas les mouvements de redressement au sein des partis, M. Ould Kablia a annoncé que la prochaine loi sur les partis « définira les aspects liés à la représentation de ces formations à l’échelle nationale, leur composante interne, l’identité des militants et leur idéologie, les conditions d’agrément et les cas d’interdiction d’activité politique et la relation des partis avec l’Administration, ses militants et l’élu ».
Le ministre de l’Intérieur a d’autre part, évoqué le processus de réforme de l’Administration notamment à travers l’allègement des documents requis, la lutte contre la bureaucratie, la vulgarisation de l’outil informatique et l’implication du secteur privé dans la gestion de certaines structures tout en veillant au caractère confidentiel de documents officiels.
Concernant le passeport biométrique, le ministre a annoncé que le premier passeport biométrique sera délivré « au plus tard » le 1er juillet prochain, réaffirmant que le ministère s’attellera à résoudre progressivement les problèmes des citoyens.
Il a en outre souligné la nécessité d’associer le député au niveau local à la gestion des affaires bénéfiques pour le citoyen et la région et à la prise en charge des préoccupations des citoyens à travers l’ouverture de bureaux d’accueil supervisés par des sages.
Concernant le développement local, le ministre a indiqué qu’une prochaine réunion d’évaluation des 48 walis du pays sera consacrée à l’examen de plusieurs questions relatives à l’impulsion du développeent local. A une question sur l’atteinte aux libertés des personnes du fait de l’installation de caméras de surveillance dans les rues, M. Ould Kablia a estimé que « celles-ci ne portent pas atteintes aux libertés qui sont préservées et garanties », ajoutant que l’installation de ces équipements « vise à contrôler les espaces publics et à les surveiller des actes de vol ».
Il a, à ce propos, démenti les informations selon lesquelles les mosquées auraient été soumises à un contrôle sécuritaire, précisant que la gestion de ces lieux consacrés au culte était du ressort du ministère des Affaires religieuses.
Concernant le maintien des points de contrôle en dépit de la levée de l’état d’urgence, le ministre a réaffirmé que ces points de contrôle « sont nécessaires pour la reconnaissance de personnes et de véhicules suspects outre la sécurisation des accès et sorties de la capitale dans cadre des mesures préventives ».