Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, considère l’actuel organigramme de la police comme étant dépassé. Il appelle à la réorganisation de la Sûreté nationale.
Lors de la cérémonie d’installation du nouveau directeur général de la Sûreté nationale qui s’est déroulée, hier à Alger, Daho Ould Kablia a estimé que «l’organisation de la Sûreté nationale doit être revue et repensée en tenant compte du contexte sécuritaire, de la poussée de la criminalité, de l’évolution de ses formes (cybercriminalité, crime organisé) et des exigences techniques, technologiques et scientifiques imposées par la modernisation» de cette institution, a indiqué Ould Kablia.
Affirmant que l’organigramme instauré par le décret 92-93 du 31 octobre 1992 est «largement dépassé», le ministre a rappelé que certains aménagements ont été apportés au fil des années, mais «sans ancrage juridique réel».
Il a souligné la nécessité d’ «améliorer l’organisation territoriale des structures et renforcer la couverture sécuritaire (particulièrement les zones insuffisamment dépourvues) pour se rapprocher des normes d’encadrement et de couverture mondialement admises». Daho Ould Kablia a relevé, à cet effet, un manque de couverture du territoire national en Sûretés urbaines avançant le chiffre de 567 Sûretés urbaines pour 1 541 communes.
Malgré les «efforts importants», a-t-il relevé, il reste à faire «beaucoup» pour développer en nombre et en qualité les Sûretés de daïra, les Sûretés urbaines, les Brigades mobiles de police judiciaire, les Unités républicaines de sécurité, les Brigades de recherches et d’investigations de l’immigration clandestine, ainsi que les laboratoires de police scientifique et technique.
Il a fait savoir que les ressources budgétaires alloués à la Sûreté nationale ont «considérablement augmenté, ces dernières années, avec 51% de 1999 à 2004 et 165% de 2004 à 2009 avec un pic depuis 2007». «Nous continuerons à apporter un soutien financier approprié à l’effort de développement de la DGSN», a assuré Daho Ould Kablia, appelant, en revanche, à «une rationalisation des dépenses, une optimisation des moyens et une amélioration des méthodes de gestion ».
Daho Ould Kablia a insisté particulièrement sur «le respect des normes réglementaires relatives à la dépense publique et la transparence dans la gestion des deniers publics». «Il faut dynamiser le rôle de l’inspection générale de la DGSN pour qu’elle accompagne l’institution dans cet effort de rigueur et de transparence», a-t-il insisté.
STATUT DES PERSONNELS DE LA SÛRETÉ NATIONALE POUR BIENTÔT
D’autres part, le ministre a abordé la question relative au statut des personnels de la Sûreté nationale qui aboutira, a-t-il promis, «dans les meilleurs délais », prenant à son compte la valorisation des métiers de cette institution en traçant des profils de carrière motivants.
Daho Ould Kablia a, en outre, indiqué que le réseau des établissements de formation sera renforcé par la création d’une académie de la police «capable de prendre en charge la formation continue des cadres avec des méthodes pédagogiques modernes».
Hacène Nait Amara