Avec les élections locales qui se tiendront jeudi, on sera dans la deuxième étape du calendrier électoral, la première étant les législatives du 10 dernier. Mais quid de la révision constitutionnelle qui est en fait la pierre angulaire des réformes politiques promises par le président Bouteflika dans son discours historique du 15 avril 2010.
La question est d’autant plus pertinente que certains analystes politiques prêtent au pouvoir une volonté de mettre sous le coude ce chantier politique, pour cause d’absence de consensus politique aussi bien sur la nature de cette révision que sur la forme de transition politique qui en découlera.
Sans apporter des réponses à ces questionnements qui agitent le landerneau politico-médiatique, le ministre de l’Intérieur a remis aujourd’hui les pendules à l’heure en affirmant que la révision constitutionnelle aura bel et bien lieu. Il a été affirmatif dans le long entretien qu’il a accordé au quotidien Echourouk.
Selon lui, une commission chargée de l’étude et de la rédaction des propositions relatives aux amendements sera installée prochainement. Ceci pour la confirmation de l’engagement pris par le président Bouteflika. Pour la date, Daho Ould Kablia précisera que ce sera au cours du premier trimestre 2013. Il reste donc quatre mois pour la mise en orbite de ce chantier.
Ould Kablia a parlé dans cet entretien de la mise en place d’une commission en charge d’étudier les propositions d’amendements. Faut-il en déduire alors que le président Bouteflika engagera au préalable des consultations avec la classe politique pour écouter ses propositions ?
Un peu à l’image des consultations conduites par la commission Bensalah pour la premières série des réformes votées en décembre dernier par le parlement sortant. Une démarche d’autant plus envisageable surtout s’il s’agit de revoir les grands équilibres du pouvoir.
Mais le président Bouteflika peut faire aussi l’économie de cette consultation en confiant la rédaction des amendements à un collège de spécialistes en droit constitutionnel. Dans l’entretien, le ministre de l’Intérieur donnera une autre indication en rapport justement avec la nature des amendements.
Au cas où “ces amendements influaient sur l’équilibre des pouvoirs, la Constitution sera impérativement soumise au référendum”, dit-il en précisant que “le cas échéant nous ne nous contenterons pas de l’adoption du parlement c’est le peuple qui tranchera”.
Au delà de cette révision elle-même, le ministre de l’intérieur s’en prendra aux partis qui mettent en doute la volonté de l’Etat de poursuivre les réformes politiques. Ces partis sont à la recherche de la visibilité médiatique en brandissant ce genre d’accusation contre l’Etat, insiste Ould Kablia pour qui les “réformes politiques, loin d’être dictées par une quelconque conjoncture, sont une conviction chez le président