Le numéro 10 emblématique du PSG, Mustapha Dahleb, dit Moumous, a sa propre vision sur le problème au niveau de l’attaque algérienne.
Il y a six mois de ça, Dahleb nous avait accordé une interview dans laquelle il avait exprimé son inquiétude concernant le jeu offensif des Verts. A l’époque, l’ancien stratège des Verts nous a clairement dit : «Cette équipe devrait travailler plus l’animation de jeu offensif» qui, d’après lui, était nulle. Il nous a aussi clairement signifié que les Fennecs ont un réel problème de ce côté-là, un problème sur lequel Rabah Saâdane devrait se pencher dès la Coupe d’Afrique qui allait se jouer en Angola. Le temps a fini par donner raison à Moumous, puisque nos attaquants n’ont marqué que deux buts en l’e numéro 10 emblématique du PSG, Mustapha Dahleb, dit Moumous, a sa propre vision r face à la Côte d’Ivoire et le deuxième par Bouazza face au même adversaire.
«Le problème n’est pas dans le nombre d’attaquants»
Nous l’avons joint au téléphone pour avoir son avis sur ce point après ses déclarations du mois de décembre dernier et aussi pour qu’il nous donne son avis sur le travail effectué durant les six derniers mois, il en ressort de notre discussion qu’il n’a toujours pas changé d’avis.
«J’ai donné mon point de vue il y a 6 ou 7 mois de ça concernant le problème de la sélection en attaque. Je n’ai pas changé d’avis, puisque le problème existe toujours», nous a-t-il dit. On lui a alors posé la question de savoir si le nombre d’attaquants utilisés par Saâdane en est la cause, il répondit spontanément : «Le problème n’est pas dans le nombre d’attaquants, parce que jouer avec 1, 2, 3 ou même 11 attaquants ne réglera pas le problème du secteur offensif. Le vrai problème, c’est l’animation de jeu. Pour la travailler, il faut des mois et des mois. On avait le temps de le faire, mais malheureusement, et d’après ce qu’on voit sur le terrain, ça n’a pas été fait, ou alors c’était mal fait», nous a expliqué Mustapha Dahleb.
«Va-t-on continuer à compter sur nos défenseurs pour nous marquer des buts ?»
Mustapha Dahleb n’a pas manqué de signaler que la plupart des buts marqués par les Algériens sont l’œuvre de nos défenseurs. Bougherra Halliche, Yahia, Belhadj, ou même Matmour quand il évoluait comme arrière droit ont à plusieurs reprises marqué des buts très décisifs lors des éliminatoires de la Coupe du monde et de la CAN. «Jusqu’à quand continuera-t-on à se contenter d’attendre que l’un de nos défenseurs monte pour marquer un but ? Doit-on se contenter aussi de chercher à provoquer des fautes à l’approche des buts pour marquer par des balles arrêtées ? Il faut dire ce qui en est, l’Algérie ne construit pas ses buts, parce qu’elle n’a aucune animation offensive», expliqua Dahleb.
«Ziani est une solution, mais elle est insuffisante»
Nous avons ensuite évoqué Karim Ziani, un élément incontournable dans le jeu offensif de la sélection algérienne. On a voulu savoir si la petite forme de Ziani avait quelque chose avec la stérilité de l’attaque algérienne, il nous répondit : «Ecoutez, Karim est victime de son club.
Comme vous le savez, il n’a pas joué depuis la CAN. Aujourd’hui, il compte 4 matchs dans les jambes avec la sélection, donc, je pense, et c’est normal, qu’il n’est pas à son top niveau. Je pense qu’avec un Ziani des grands jours, l’équipe aurait mieux fonctionné en attaque, mais il faut l’avouer, l’équipe ne doit et ne peut dépendre d’un seul joueur». Ainsi donc, Moumous, ce technicien hors pair, qui sait très bien de quoi il parle, n’a pas nié que Ziani soit le stratège de l’équipe, et que le fait qu’il n’est pas au top de son niveau ait beaucoup handicapé le jeu offensif, en contrepartie, il signale que l’équipe doit avoir plusieurs solutions et un jeu collectif digne de ce nom qui ne dépond pas d’un seul joueur.
«Ne demandez pas à Boudebouz de porter la Tour Eiffel»
En évoquant l’autre coqueluche de l’équipe nationale, à savoir le jeune Ryad Boudebouz, et la possibilité que ce lutin donne de la vie à l’attaque des Verts, Mustapha Dahleb appelle tout le monde à laisser ce joueur s’exprimer sans exercer une pression inutile sur lui. «Il ne faut pas demander à Boudebouz de porter la Tour Eiffel à lui seul. Il n’a que 20 ans, et en plus, il est nouveau dans le groupe, alors laissons-le tranquille», a souhaité l’ancien numéro 6 de la sélection algérienne des années 1980.