Les travaux de l’atelier régional sur « les aspects juridiques de la protection des enfants en ligne dans la région arabe » organisé à Alger, par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (FOREM), ont pris fin par la présentation d’un ensemble de recommandations portant notamment sur l’instauration d’un groupe de travail ayant pour mission d’élaborer une loi cadre pour la région arabe dans le domaine de la protection des enfants des dangers du Net.
‘‘L’élaboration d’une loi type pour tous les Etats arabes permettrait de cerner les dangers du Net pour une meilleure protection des enfants», a déclaré à l’APS la représentante de l’Union internationale des télécommunications (UIT, région arabe), Mme Rawda El Amir Ali, en marge des travaux de l’atelier.
Selon elle, cette loi «type» ou «référentielle» regrouperait, en harmonie avec les législations spécifiques de chaque pays, toutes les mesures qui permettraient une meilleure protection des enfants de la région arabe de la cybercriminalité. Pour le moment, a-t-elle regretté, « notre instance n’a aucune base de données concernant la cybercriminalité dans les pays arabes.» La représentante de l’UIT pour la région arabe a également mis l’accent sur la nécessité de « renforcer les campagnes de sensibilisation » dans les écoles et cybercafes mais, surtout, auprès des parents afin qu’ils apprennent « comment protéger leurs enfants des dangers liés à l’utilisation des nouvelles technologies.» Parmi les propositions des participants à cet atelier figure l’introduction de la cybercriminalité dans les cours d’éducation civique, une proposition qui sera formulée au ministère de l’Education pour sa mise en œuvre. Les intervenants ont également plaidé pour la prévention à travers la distribution de prospectus dans les écoles et les cybercafés, dont les propriétaires doivent se soumettre à une ‘‘législation spécifique’’ avant l’exploitation des espaces internet qui devront être inspectés périodiquement.
Pour sa part, le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et des communications a mis en garde les parents contre les dangers de l’utilisation à mauvais escient d’internet par les enfants, précisant qu’avec l’accroissement de l’utilisation d’internet par les enfants et en l’absence de mécanismes efficaces de contrôle et de protection, les enfants font souvent l’objet de pratiques perverses et de harcèlements. Pour une responsable du secteur les parents doivent s’inquiéter lorsque leurs enfants passent de longues heures devant leur PC au détriment de leurs études, ont des accès de colère lorsqu’ils sont privés d’internet et se sentent constamment fatigués et surmenés.
Aux côtés des parents, l’école et les cybercafes ont leur rôle à jouer dans la sensibilisation et la protection des enfants contre les dangers d’internet, a-t-elle souligné, en proposant de mettre en place un plan d’action prévoyant des sessions de formation et des campagnes de sensibilisation en direction des parents et des enseignants. Les médias et les chercheurs ont, eux aussi, un rôle à jouer dans cette démarche.
Il y a lieu de noter que l’Algérie a adhéré récemment à l’organisation mondiale de lutte contre la cybercriminalité (Impact) qui représente un espace d’échange permettant de coordonner les actions à un niveau multilatéral et international pour faire face aux cybermenaces.
Kamélia H.
La cybercriminalité : c’est quoi au juste ?
La cybercriminalité se décline comme un ensemble d’infractions pénales qui se commettent sur le réseau Internet, notamment la fraude à la carte bancaire, la vente par petites annonces ou aux enchères d’objets volés ou encaissement de paiement sans livraison de marchandise, et la diffusion d’images pédophiles, de méthodes pour se suicider, de recettes d’explosifs ou d’injures raciales.
K. H.