Cybercriminalité en Algérie: 1000 affaires enregistrées en 2017

Cybercriminalité en Algérie: 1000 affaires enregistrées en 2017

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La législation algérienne n’est pas à la traîne en termes de textes condamnant la cybercriminalité. Des textes en la matière ont été promulgués depuis 2004, soit bien avant l’avènement des réseaux sociaux.

La cybercriminalité n’est pas aussi développée en Algérie que dans d’autres pays. Il n’a été enregistré en 2017 que 909 affaires dont seulement 19 peuvent être considérées effectivement comme telles. C’est ce qu’a fait savoir hier Abdelkader Zighed, expert en criminologie auprès de l’Institut national de criminalistique et de criminologie relevant de la Gendarmerie nationale, à l’occasion de son passage au forum du journal El Moudjahid. «Sur les 909 affaires enregistrées, 575 sont relatives à l’atteinte aux personnes», dira en outre l’officier supérieur. Par atteinte aux personnes, il faut entendre, précise le conférencier, des injures, des mots déplacés et du chantage, via les réseaux sociaux.

Selon l’expert, la législation algérienne n’est pas à la traîne en termes de textes condamnant la cybercriminalité. «L’Algérie s’est dotée de textes en la matière depuis 2004, soit bien avant l’avènement des réseaux sociaux», dira-t-il. Abordant ensuite le volet de la contrebande, Abdelkader Zighed a indiqué que la quantité de cannabis traité saisie en 2017 au niveau des frontières a baissé de près de la moitié par rapport à l’année 2016. «Les services de la Gendarmerie nationale n’ont saisi en 2017 que 39 tonnes contre 80 tonnes en 2016», souligne-t-il, mentionnant que cela est dû au plan de prévention adopté par la Gendarmerie nationale. S’attardant sur la surveillance des frontières, l’officier supérieur a indiqué que les services de la Gendarmerie nationale rencontrent des difficultés énormes. «L’instabilité des pays voisins fait que les frontières ne sont surveillées désormais que du côté algérien», fera-t-il observer.

Cet état de fait a favorisé, selon Abdelkdaer Zighed, la prolifération de tous les fléaux, tels que la contrebande et le trafic d’armes. Interrogé par ailleurs sur le phénomène du kidnapping des enfants, le conférencier a tenu à préciser que le kidnapping des enfants en Algérie ne peut pas être qualifié, pour l’heure, de phénomène. «Le mot phénomène répond à des critères qui ne sont pas réunis pour le moment, concernant les cas enregistrés», fera-t-il remarquer. «La plupart des cas d’enlèvement d’enfants enregistrés sont des cas de fugue», précise-t-il. L’expert en criminologie a abordé auparavant longuement, le plan adopté par la Gendarmerie nationale afin de juguler la criminalité en milieu urbain, suburbain et sur les axes routiers. «Les formes de criminalité ont évolué.

Les criminels développent de mécanismes et des stratagèmes pour réussir leurs plans», a-t-il signifié, relevant que le crime organisé est désormais bien installé en Algérie. «L’ensemble des crimes perpétrés sont commis par des groupes», déclare-t-il. «Les wilayas les plus peuplées restent les wilayas qui enregistrent le plus de crimes», soulignera en outre l’officier supérieur. La Gendarmerie nationale, qui mène une lutte sans merci contre les criminels, privilégient aussi la voie de la prévention. «La prévention demeure le meilleur remède», a-t-il insisté.