Cybercrimes,cyberagression et cyberterrorisme, Les nouvelles menaces qui guettent l’Algérie

Cybercrimes,cyberagression et cyberterrorisme, Les nouvelles menaces qui guettent l’Algérie
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L’avancée technologique constitue parfois une arme à double tranchant

La vulnérabilité de l’Algérie concernant cette menace de 3e génération nécessite la coopération et l’engagement de tous les secteurs pour lutter contre ce phénomène.

L’anonymat que procure Internet et sa dimension mondiale ne sont pas utilisés qu’à bon escient, même les malfaiteurs en usent et abusent pour mener des attaques criminelles. Indéniablement, les avancées technologiques enregistrées notamment durant les dernières décennies ont permis à l’humanité de faire un pas de géant dans l’utilisation et la maîtrise de l’information et des télécommunications de tous types. Aujourd’hui, l’usage des TIC n’a plus de secret et ne cesse de se développer au grand bonheur des utilisateurs sachant le succès remporté par Internet dans la diversification et la facilitation des communications mondiales.

La gestion des bases de données, la biodiversité, le développement durable, la robotique, l’usage des TIC à des fins militaires, la conduite des interventions chirurgicales à distance, etc., etc., ont tous connu un saut qualificatif grâce à l’usage de ces technologies de pointe qui permettent de nos jours à la parole d’être mieux entendue et comprise grâce à l’image et aux écrits qui l’accompagnent en instantané pour lui donner une meilleure et plus grande portée.

La technologie: une arme à double tranchant

Il reste cependant à dire que l’avancée technologique constitue parfois une arme à double tranchant et qu’elle a son antichambre ou côté obscur, si on prend en considération son usage inconsidéré et à des fins malintentionnées, voire délictuelles, et dans des activités criminelles émergentes réunies et plus connues sous le vocable de cybercriminalité. «L’utilisation de la cybertechnologie à des fins criminelles fait qu’aujourd’hui la jonction de l’informatique et des télécommunications à laquelle nous assistons, bénéficie grandement aux organisations criminelles qui arrivent par ce biais, à étendre facilement leurs réseaux tentaculaires à travers plusieurs pays, voire même à l’échelle planétaire», souligne T.O un expert averti dans le domaine. D’ailleurs, n’a-t-on pas décrit Internet comme étant «le miroir de la société, dont il reflète les bons et les mauvais aspects. Du fait de l’anonymat qu’il procure et de sa dimension mondiale, ont peut même dire que, plus qu’aucun autre mode de communication, l’Internet révèle les aspects les plus sombres de l’humanité».

Parmi ces activités criminelles qui ont largement bénéficié de ces techniques de pointe, vient en tête la cybercriminalite qui permet à des individus, agissant seuls ou au sein d’organisations criminelles bien structurées, de fomenter et de mener des attaques contre les systèmes et autres réseaux informatiques et de télécommunication appartenant à des particuliers ou à des institutions, et d’adresser des menaces par voie électronique. Il faut se mettre à l’évidence qu’un éventail de nouvelles activités criminelles prennent de l’ampleur par la grâce de l’usage illicite de la technologie, telle que l’envoi de menaces ou le vol d’informations confidentielles, le piratage de bases de données d’entreprises et de structures étatiques, avec le soutien de programmeurs de maliciels (logiciels malveillants), d’hébergeurs de sites spécialisés et enfin de personnes capables d’utiliser les réseaux liés à un nombre incalculable d’ordinateurs compromis, pour effectuer des attaques automatisées ou encore de mettre rapidement en mouvement des cellules terroristes dormantes.

Une riposte policière peu efficace

La multiplication et la variation des formes courantes de cybercrimes qui mettent en évidence l’apport de la technologie dans l’exécution de pratiques criminelles, tout en restant à l’abri de toute détection, identification et poursuites immédiates, mettent à mal la stratégie policière de riposte, mise en place dans ce domaine précis, et qui ne semble jouir que de peu d’intérêt en Algérie.

La gravité de la menace exige réellement une vigilance sans faille des services concernés, lesquels doivent s’atteler à la refonte du dispositif de veille pour son adaptation et sa mise en conformité à un plan de lutte efficace, à même de contrer immédiatement toute cyberagression, qui viserait notamment les institutions et structures stratégiques de l’Etat, dans le but de nuire gravement à la sécurité et l’économie nationale. Au perfectionnement avéré des groupes criminels qui sont à la fine pointe de la technologie, ayant toujours tendance à élargir et diversifier leur champ d’activité, les services en charge de la lutte contre cette nouvelle forme de criminalité, aussi dangereuse que difficile à cerner, doivent opposer une formation de pointe sans cesse renouvelée et accorder une importance particulière à l’observation et la surveillance de cet espace virtuel si complexe.

Aujourd’hui, il ne faut pas se voiler la face, les enquêtes pénales qui sont menées en Algérie se heurtent à un lot de problèmes, dont le plus ardu est lié au manque de spécialistes en matière de criminalité informatique, tant au niveau de l’ouverture et la conduite des enquêtes, qu’à celui des juridictions de jugement.

A ces problèmes à caractère national, vient se greffer non sans acuité la difficulté des enquêtes menées à l’échelle transnationale. Les problèmes de compétence étatique, des frontières, la souveraineté des Etats, les différences qui existent entre les différentes législations nationales et la diversité culturelle, entre autres points que pourraient soulever souverainement les pays concernés, constituent autant de difficultés qui se dressent devant les enquêteurs et facilitent l’action des criminels.

Les grandes avancées de la criminalité informatique sont grandement imputables à la grande marge de manoeuvre offerte aux criminels du fait de l’effacement des frontières devant ce phénomène criminel et à l’inefficacité de la riposte policière, qui se heurte le plus souvent à l’imperméabilité de ces mêmes frontières, alors même que l’acte incriminé visant le pays ciblé est commis hors de son territoire. Même la coopération internationale, pour localiser et interpeller un suspect, a montré ses limites, tant il est toujours difficile de le faire comparaître devant une juridiction du pays victime de ses agissements ou de résidence des plaignants.

A cet égard, seule une formation de grande facture et une spécialisation dans la lutte contre la cybercriminalité, avec au bout de compte l’ouverture de structures sécuritaires spécialisées au niveau des grands centres urbains du pays, reposant sur l’installation et le développement d’équipements de recherches en criminalistique numérique, avec actualisation continue des connaissances techniques des enquêteurs, seraient à même de détecter les comportements délictueux et d’agir avec la célérité que requiert la gravité de l’acte. La spécialisation d’un pool de magistrats formés pour la circonstance et le durcissement de la loi dans le domaine de la cybercriminalité, viendraient en complément au dispositif policier mis en place, pour une meilleure prise en charge du phénomène et constituerait un autre facteur de dissuasion. En abordant la cybercriminalité, il ne s’agit pas simplement de rappeler la fraude commise par l’intermédiaire d’Internet, la vente d’articles volés, la fraude fiscale ou encore les différents commerces liés aux petites choses de la vie.

Le propos consiste à mettre en lumière l’expansion rapide des réseaux liés aux organisations criminelles et la complexité de leurs structures qui constituent une menace constante visant les citoyens et les différentes structures étatiques du pays, intensifier l’analyse opérationnel, et stratégique de la cybercriminalité pour parvenir à une stratégie sécuritaire commune tendant à mener un combat adapté aux divers crimes que sont l’accès et le maintien frauduleux dans des systèmes automatisés des données étatiques ou privées, l’espionnage et l’utilisation frauduleuse des données personnelles des citoyens, l’espionnage des communications électroniques, la violation du secret des correspondances, les violences et abus contraires à la pudeur, les attaques de réseaux électroniques, la fraude sous toutes ses formes, le vol d’identité et, plus grave tout ce qui tourne autour de l’activité terroriste et subversive.

A cette batterie de mesures, viendrait s’ajouter une concertation entre tous les acteurs pour la mise en oeuvre d’un processus de collaboration active, tant au niveau des différents intervenants nationaux qu’à l’échelle internationale, avec la promotion et la mise en lumière des efforts opérationnels des cyberenquêteurs des services de sécurité et leurs succès dans l’identification, la localisation et l’interpellation des cybercriminels.