Abderazak Henni, secrétaire général du ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, a appelé les entreprises algériennes à utiliser le fonds du programme de mise à niveau pour protéger leurs entreprises et leurs données des cyber-attaques.
« Le programme de mise à niveau peut aider les PME à se prémunir de ces attaques. Ce fonds est destiné à aider les entreprises à travers une expertise, la réorganisation de ses données, la formation du personnel, et même l’acquisition des logiciels de protection », a indiqué, le SG du ministère de l’Industrie, en marge du séminaire sur la cyber sécurité tenu, hier, à Alger. Selon lui, « la majorité des entreprises algériennes n’ont pas pris en charge ces risques et n’utilisent pas des logiciels de protection adéquats ».
Justement, ce séminaire a pour objectif d’expliquer et de sensibiliser les PME sur les risques de la cybercriminalité, s’agissant des données stockées dans les micros ou celles transférées par les téléphones portables dans une conjoncture marquée par la généralisation de l’utilisation des supports informatiques et de l’Internet. M. Henni précise, dans ce sens, que « les données relatives à la comptabilité et aux finances de l’entreprise, à la gestion des stocks, aux cahiers des charges, dossiers des clients, listes des contacts, aux renseignement sur les employés mises sur des supports informatiques sont susceptibles d’être piratées par des hackers ».
Pour lui, la prévention et la protection contre ces attaques relèvent de la sécurité de l’économie nationale. La mise en place de cette protection passe par la formation du personnel et le renseignement sur la forme et le type d’outils utilisés dans ces attaques. « Une sensibilisation aux risques et des formations s’imposent pour limiter les degrés de nuisance de ce fléau », a précisé M. Henni. Pour ce faire, il indique que « le ministère prévoit des cursus de formation nécessaire à l’accomplissement de cette finalité ».

Les petites entreprises dans le viseur
Abdelaziz Derdouri, directeur général de la société Cyber Sec spécialisée dans la sécurisation des réseaux informatiques, a affirmé, quant à lui, que la fréquence des attaques contre les PME algériennes ayant 250 employés est de l’ordre de 50% et reste stable depuis l’année dernière. « Ce sont les très petites entreprises dont les effectifs varient entre 1 et 250 personnes qui deviennent plus vulnérables.
Le niveau des cyber attaques est passé de 11 à 30% entre 2010 et 2011. Cela est dû au fait que ces entités ne prennent pas les mesures de sécurisation adéquates. Ce sont les cibles des hackers qui préfèrent s’attaquer auxpetites entreprises », a-t-il affirmé. Autre révélation : « 50% des intrusions enregistrées chez les entreprises algériennes proviennent de l’intérieur de l’entreprise et 80% sont préméditées ». En plus de ces cibles, les hackers s’attaquent désormais aux téléphones portables dont l’utilisation sera plus importante en 2014. « L’appareil mobile est l’alternative des micro-ordinateurs et tous les risques enregistrés sur ces appareils de bureau sont valables sur les téléphones », affirme M. Derdouri.
Pour lui, la meilleure manière de réduire les risques d’attaque consiste en « l’utilisation des appareils sécurisés attribués par l’entreprise ». Le séminaire a été également consacré à l’exposition de solutions pour prémunir contre ces risques. Cela consiste en l’installation d’équipements pour « prévenir et éviter les attaques », ou « de caméras de surveillance sur le net »
Nouria Bourihane