Cure de radiothérapie pour les cancéreux, Les rendez-vous très éloignés prennent les malades en otage

Cure de radiothérapie pour les cancéreux, Les rendez-vous très éloignés prennent les malades en otage

Les rendez-vous éloignés donnés aux malades pour une radiothérapie, prennent ces derniers en otage.

Surtout lorsque l’on sait qu’un tel traitement fait suite à une intervention chirurgicale qui porte entre autres sur l’ablation d’une tumeur est plus qu’impératif.

Plusieurs malades ayant été confrontés à ce problème sont décédés bien avant même d’avoir passé cette radiothérapie. Interrogés, certains malades disent avoir été orientés vers le centre anti-cancereux de Misserghine qui prend en charge tous les cancéreux de la région Ouest, sauf que les rendez-vous qui leur sont donnés sont très espacés.

D’ailleurs, ces derniers peuvent aller jusqu’à plus de six mois, ce qui affecte encore plus les malades. En effet, alors qu’ils traînent l’une des plus lourdes pathologies, à savoir le cancer, ces malades, vu les rendez-vous espacés, perdent tout espoir et se retrouvent ainsi à gérer un stress permanent.

C’est le cas de cette femme qui a subi une intervention pour une tumeur au cerveau. Très affaiblie par la maladie et l’opération, la voilà qui se voit fixer un rendez-vous à plus de six mois par le centre anticancéreux et au bout d’un mois d’attente, elle est décédée. Ce cas n’est pas le seul, puisque d’autres ont été enregistrés et d’autres le seront dans le futur. C’est presque quotidiennement que l’on déplore pareille situation.

Interrogée à ce propos, des sources médicales affirment que le nombre de malades admis pour ce genre de cure est plus qu’important. Et il faut ajouter que ce centre reçoit les malades de la totalité des wilayas de l’Ouest du pays. Face à ce grand nombre de malades, les machines fonctionnent donc à plein temps, ce qui cause des pannes récurrentes, pénalisant ainsi les patients.

Frappés de cette lourde pathologie, les malades ainsi que leurs parents n’arrivent toujours pas à comprendre ce genre de situation, relative au décalage de dates. Au courant du mois de décembre, une malade atteinte d’un cancer et suite à l’intervention subie et à la chimiothérapie suivie, il ne lui restait plus que la cure de la radiothérapie.

Le jour de son rendez-vous, elle apprend que l’équipement médical est en panne, son moral en prendra un coup. Elle n’arrivera pas à accepter cette situation et la hantise de se voir ne pas être soignée, la rongera encore plus. Elle prendra son mal en patience pour quelques temps puis décide d’aller voir du côté du privé. A cet effet, elle se dirigera vers Blida où un rendezvous lui sera aussitôt fixé.

Notons que le premier centre privé en Algérie, spécialisé notamment dans la radiothérapie d’une capacité de 25 lits, a ouvert ses portes à Ouled Yaïch, voilà plus d’une année, à Blida, venant ainsi répondre à la forte demande de malades cancéreux qui n’arrivent pas à bénéficier de soins à temps. Par ailleurs, un père de famille venant accompagner son épouse au niveau du CAC de Misserghine, dira: «Il est impensable que l’on continue à être pris en otage.

La radiothérapie n’est pas une séance de bien être. Mais un complément du traitement. Si on opère un malade et on le laisse traîner pendant près d’une année avant de commencer les séances de radiothérapie, telles que prescrites, on met sa vie en danger.

Et cela au même titre que de suspendre un traitement déjà entamé.» Notons que parmi les plus importants effets secondaires de cette cure, on compte la fatigue, l’anémie, une perte d’appétit, la dépression ou encore les substances toxiques produites lorsque les cellules cancéreuses se décomposent et meurent.

H.Y.