Selon le site Oran news, 174 tableaux qui peignent l’Algérie des années 1930 ont disparu. Les tableaux en question devaient arriver à Alger et être exposés dans les différents musées du pays, en commençant par le musée Etienne Dinet en 2004.
Sonatrach, représentée par MM. Mohamed Senhadji et Chekib Khelil, l’ancien ministre de l’Energie et des mines, a été chargé de les transférer de Washington DC à Alger. Mais sept ans après, personne ne sait où ont été détournés ces tableaux.
L’auteure des tableaux n’est autre que la grande artiste américaine Juanita Guccione (1904-1999), qui est considérée comme l’une des artistes américaines les plus fécondes. Amie de Pablo Picasso et proche de l’écrivaine Anaïs Nin, Juanita Guccione a, entre 1930 et 1934, séjourné en Algérie, à Bou-Saada précisément.
Là, elle s’est convertie à l’islam et s’est mariée avec le Caïd Mabrouk avec lequel elle a eu un fils unique, Djaloul Mabrouk. Ce dernier nous a contacté, il y a quelques jours. Il nous a exposé les détails de cette affaire.
Il accuse ouvertement Sonatrach d’avoir volé les 174 tableaux qu’il a cédé, de son plein gré, à l’Algérie pour rendre hommage à son pays natal et au pays auquel sa mère fut toujours, jusqu’au dernier jour de sa vie, restée attachée.
Personne n’a pris attache avec Interpol
Djaloul Mabrouk, le seul héritier de Juanita Guccione a, vainement, essayé de contacter l’ambassade d’Algérie à Washington. Ses lettres sont toutefois restées sans réponse.
De son coté, le ministère de la Culture algérien se dit non responsable de la disparation des tableaux, estimés à plus de 700.000 dollars et qui font partis de la mémoire culturelle du pays.
Djelloul Mabrouk qui reste attaché fièrement à son identité algérienne se dit aujourd’hui piégé et regrette d’avoir fait confiance à des officiels algériens qui ont violé la mémoire de sa mère.
Cette affaire nous rappelle la disparition de plusieurs tableaux du musée d’Oran en 1986, des tableaux de Von Gogh et d’autres peintres de renommée mondiale.
A cette époque nous avons enquêté sur plusieurs pistes, malheureusement l’affaire a été » volontairement » étouffée ou classée, puisque au niveau d’Interpol, nous avons appris qu’aucun mandat international n’avait été délivré par l’Algérie.